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Budget : les banques françaises chutent nettement à l’ouverture de la Bourse

Perturbée par la possibilité d’une motion de censure du gouvernement de François Bayrou, la Bourse de Paris est immédiatement passée dans le rouge. Ce mardi 26 août, les actions des banques du CAC 40 sont en chute libre.
Les marchés boursiers affichés sur les écrans de la la banque Euronext Paris, le 26 avril 2025. (Mustafa Yalcin/Anadolu. AFP)
publié le 26 août 2025 à 10h55

Effet domino garanti. Après l’annonce surprise d’«un vote de confiance» par le Premier ministre la veille, et les craintes d’une instabilité politique et budgétaire, confirmées dans la foulée par les partis de l’opposition qui ont annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance, la Bourse de Paris a finalement ouvert, ce mardi 26 août, en net recul. Avec elle, les banques plongent.

Vers 9 h 30, l’indice phare français, le CAC 40, était en baisse de 1,91 %, après avoir déjà clôturé à 1,59 % la veille. Dans le détail, BNP Paribas perdait 6,19 %, la Société Générale 6,31 % et le Crédit Agricole 4,51 %. L’assureur AXA cédait aussi du terrain (-6,45 %). Ces titres «souffrent du fait que les marchés tablent sur une dégradation prochaine de la dette française par les agences de notation», explique à l’AFP Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.

Un gouvernement et une dette incertains

Le gouvernement de François Bayrou est menacé d’être renversé par les oppositions lors du vote de confiance, prévu le 8 septembre. Confronté au rejet par l’opposition de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre avait brandi un va-tout lundi pour sa rentrée.

A sa demande, Emmanuel Macron devrait convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, lors de laquelle le chef du gouvernement sollicitera la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir : faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures, dans un second temps. Un espoir assez mince au vu des réactions des oppositions. Toutes immédiates, elles semblent ne laisser quasiment aucune chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre. «Le risque d’un nouvel effondrement du gouvernement français augmente», estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Une inquiétude qui s’étend à la dette française. L’écart entre le taux d’intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le «spread», atteignait vers 7 h 30 0,77 point, contre 0,70 point la veille, avant l’intervention de François Bayrou. Le taux d’intérêt français à échéance dix ans atteignait 3,50 %. Il s’approche de celui imposé à l’Italie (3,57 %), qui bénéficie depuis plusieurs mois d’une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance économique et de limitation des dépenses.

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a assuré sur France Inter, mardi matin, être «à la bataille» pour que le gouvernement emporte une majorité lors du vote de confiance, estimant que «la vie politique est pleine de surprises».