L’alerte est tombée à 11h41 ce jeudi sur le fil de l’Agence France Presse : «Bourse de Paris : le CAC 40 établit un nouveau record, à 7837,29 points.» A la mi-février 2019, bien avant le Covid donc, le même nombre, qui représente la capitalisation cumulée des 40 plus grandes sociétés françaises, s’établissait autour des 5 150 points, ce qui représente donc une augmentation de plus de moitié en quatre ans.
La coïncidence ne peut qu’interpeller : alors que le gouvernement bataille pour imposer une réforme des retraites passant par un effort demandé au petit peuple des travailleurs et qu’une partie de celui-ci est encore en grève ce jour, l’indice préféré des marchés et des actionnaires en France atteint un sommet inédit. Cette réalité financière dit l’état d’esprit actuel de ceux qu’on appelle «les investisseurs», leur confiance dans la puissance de la machine économique et – surtout ? – la joie qu’ils éprouvent à la façon dont ils sont traités par nos «champions» nationaux.
Un phénomène loin d’être virtuel
Ces jours-ci, les grandes entreprises françaises publient leurs résultats pour l’année 2022, dont on sait depuis plusieurs mois qu’ils seront bons. Mais ils dépassent souvent les attentes, s’accompagnent de déclarations triomphantes des patrons et d’annonces de redistributions généreuses aux actionnaires –