Près de 10 000 dollars (9 300 euros). C’est la somme record qu’il vous faudrait débourser aujourd’hui à la Bourse de New York pour une tonne de cacao si vous étiez le patron d’une multinationale de l’agroalimentaire. En un an, ce prix a doublé, atteignant des sommets, avec une forte accélération ces dernières semaines, puisque son cours s’établissait à 6 000 dollars fin février, il y a un mois à peine.
«Le marché devient fou, ça effraie tout le monde», alertait déjà à ce moment Pierre (1), un expert international du secteur, qui préfère rester anonyme.
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Le cacao est un produit d’exportation, vendu par une quarantaine de pays situés dans les zones tropicales à des acheteurs du Nord (Europe, Etats-Unis et Asie). Il représente un volume total annuel de 5 millions de tonnes dont l’essentiel est cultivé «par des petits producteurs en agriculture familiale sur des plantations de moins de 10 hectares» (2). Les trois-quarts proviennent d’Afrique, et plus précisément d’Afrique de l’Ouest avec la Côte-d’Ivoire et le Ghana, qui concentrent à eux deux 60 % de la production mondiale. Le reste est cultivé en Amérique latine et en Asie. Et le tout représente un marché mondial du chocolat qui était de 113 milliards de dollars en 2022.
Mais avant d’aborder les raisons de cet emballement, écartons d’emblée une possible méprise. Non, les petits producteurs ne vont