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Libération
Reportage

Cantines scolaires : à Epinal, «on s’est dit qu’on allait produire nos légumes nous-mêmes»

Depuis 2021, la préfecture des Vosges s’émancipe progressivement du groupe privé Elior pour faire tourner ses cantines scolaires. La ville finance des activités de maraîchage et de cuisine, avec l’objectif de nourrir 1 200 bouches chaque jour en 2026.

Curry de pois chiches au riz et côtes de blettes fraîchement récoltées dans les serres municipales, servi à la cantine de l'école Maurice-Ravel, à Epinal, Vosges, le 22 mai 2025. (Raphael Helle/Signatures pour Libération)
Par
Pierre-Yves Lerayer
Publié le 04/09/2025 à 9h48

«Avant, les carottes râpées étaient orange fluo. Maintenant elles sont deux fois meilleures.» Charlie, en CM1 à l’école Maurice-Ravel d’Epinal (Vosges), a bien remarqué la différence de saveur des légumes servis à la cantine. Ici, un peu plus d’une cinquantaine d’enfants mangent des produits bio et locaux, cultivés puis cuisinés directement par des agents municipaux. Une expérimentation lancée en 2021 dans d’autres établissements et si prometteuse qu’en 2024, l’engagement a été pris de clôturer le contrat avec l’entreprise privée de restauration collective Elior dès la rentrée 2026. Pour le moment, la ferme publique d’Epinal alimente neuf des dix-sept cantines scolaires de la commune, le centre aéré et les trois résidences autonomie pour personnes âgées, pour un total d’environ 450 repas par jour, soit un gros tiers des 1 200 convives quotidiens que compte la commune en période scolaire.

L’inspiration vient de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), qui embauche depuis 2011 des fonctionnaires maraîchers via un salaire annualisé, avec pour objectif de répondre à la