Si l’on veut s’amuser à se faire peur économiquement, il n’est pas très difficile de trouver des chiffres effrayants, comme celui de la décroissance en 2020 : le produit intérieur brut (PIB) français a reculé de 8,2 % l’an dernier, selon l’Insee. Ce retrait se traduit déjà par une cohorte de plans d’économies, de départs volontaires, de «sauvegarde de l’emploi», qu’il est impossible de recenser tant ils sont nombreux. Et on n’a sans doute rien encore vu : l’économie est sous perfusion, arrosée d’argent public, qui permet heureusement d’amortir le choc. La chose est vitale pour les sociétés petites et moyennes, plus fragiles.
Les très grandes entreprises françaises ne sont pas épargnées par cette contraction généralisée. En fin de semaine dernière, l’AFP relevait que les 35 boîtes du CAC40 ayant déjà publié leurs résultats annuels avaient enregistré des bénéfices cumulés de 32 milliards d’euros, en baisse de 56 % sur un an. Faut-il pleurer sur l’effondrement de nos champions nationaux ? C’est un peu plus compliqué que cela. Le groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault a tout de même réussi a dégager 4,7 milliards de profits et son cours de Bourse a progressé de 23% l’an dernier. Et derrière les catastrophes Renault, Accor ou Air France, plusieurs sociétés de taille importante se sortent très bien d’une année moins horri