Quelles traces vont laisser chez les plus vulnérables le choc inflationniste majeur que la France vient de connaître, le plus fort depuis les années 80 ? Des premiers indices sont apportés par la statistique nationale. Sur l’année 2022, celle de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne, après 1,6 % en 2021. Le taux de pauvreté n’a pas explosé, il s’est stabilisé à un niveau élevé, concernant 14,4 % de la population. Ils étaient alors 9,2 millions de personnes résidant en logement ordinaire à vivre sous le seuil de pauvreté monétaire, correspondant à 60 % du niveau médian, soit 1 216 euros par mois pour une personne seule, 1 824 euros pour un couple sans enfant. La proportion de personnes vivant dans une situation de privation matérielle et sociale a légèrement augmenté, pour atteindre 13,6 % de la population vivant dans un logement ordinaire.
Comment expliquer que le décalage entre un taux de pauvreté qui reste stable, à 14,4 % de la population en 2022, et le fait que la même année, l’inflation a atteint un niveau inconnu depuis quarante ans ?
La première raison, c’est que beaucoup de revenus sont indexés sur l’inflation,