Menu
Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

Chère bagnole, foutue bagnole… Je t’aime, moi non plus

Article réservé aux abonnés
Alors que s’ouvre le Mondial de l’auto 2024 à Paris, il est temps pour le chroniqueur d’avouer, sans le renier, son amour pour l’automobile. Mais aussi de commencer à faire son deuil de la voiture pour tous: elle n’est plus de saison, électrifiée ou non.
Au BMW Welt, le showroom du constructeur allemand, le 24 septembre à Munich. (Mathias Zwick/Inland pour Libération)
publié le 15 octobre 2024 à 8h04

Il est loin le temps où Roland Barthes écrivait : «Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique» (Mythologies, 1957). Plus d’un demi-siècle après cet oracle, et des millions de tonnes de CO2 au cul du pot d’échappement après, tout a changé et rien n’a changé : la sacro-sainte bagnole reste un objet pratique, technologique et symbolique à part dans le cœur de l’immense majorité des Français. Et souvent le seul moyen d’aller travailler, faire ses courses, circuler facilement quand on n’est pas citadin. En attendant le déluge, les gens aiment toujours autant leur voiture. On pourra encore le vérifier cette semaine dans les allées du Mondial de l’automobile, qui a ouvert ce lundi 14 octobre.

Mais l’industrie a bien compris qu’il fallait tout reprendre à zéro émission. Il était temps, minuit moins le quart avant