A la caisse d’un magasin Gifi de la région bordelaise, Annie (1) semble sereine. Depuis la rentrée, les clients continuent d’affluer dans les rayons malgré la crise sans précédent que traverse le géant du bazar. «On est bien placés, j’imagine que ça aide. On a aussi pas mal d’habitués», analyse-t-elle en scannant des fournitures scolaires et un abattant pour toilettes. Ces derniers mois pourtant, pas une seule semaine ne s’est passée sans que les clients ne l’interrogent, inquiets : «Vous allez fermer, c’est vrai ?» ; «On a entendu que vous n’alliez pas bien… Gifi, c’est fini ?» Par ricochet, le stress est monté dans les équipes. Au printemps, Annie et ses collègues ont accusé le coup en apprenant que l’enseigne de distribution de produits à petits prix voulait réduire ses effectifs de 5 % sur un total de 6 000 personnes en France et fermer une dizaine de ses 570 magasins.
Fin juillet, le plan social au siège historique lot-et-garonnais a finalement été annulé «d’un commun accord» avec la CFDT, syndicat majoritaire. Au grand soulagement de ses 166 salariés. Onze magasins et 116 emplois n’ont quant à eux pas été épargnés. «Nos responsables nous