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C’est un peu un conte de la folie ordinaire du monde de l’entreprise, en climat libéral de moins en moins tempéré. L’Epaisseur du trait de Renaud Czarnes, paru en octobre, est le récit kafkaïen et drolatique des pérégrinations d’un journaliste passé de l’autre côté du miroir. La confession d’un «illusionniste» perdu dans le marigot sans merveille des communicants qui louent leurs services, souvent inutiles et surfacturés, au «top management» du haut de la chaîne alimentaire du CAC40. C’est aussi un exorcisme pour ce quinqua qui, un beau matin, s’est réveillé avec «autant d’envie d’aller au boulot que Jésus de monter sur la croix», foudroyé par la conscience de l’inutilité sociale de son job de consultant. Tous les salariés qui, le dimanche soir venu, angoissent à l’idée de retourner au turbin – ou plutôt «au chagrin» – savent de quoi il en retourne. Cela méritait bien une chronique pour supporter le lundi.