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Interview

Cinq ans après les gilets jaunes : «Il faut se souvenir du sentiment de ras-le-bol fiscal de cette période»

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L’économiste Mathieu Plane revient sur ce que les gilets jaunes ont changé dans le cours de la politique économique macroniste.
Manifestation des gilets jaune le 12 janvier 2019, à Paris. (Boby/Libération)
publié le 17 novembre 2023 à 8h30

Auteur de plusieurs recherches sur les effets des mesures prises pour éteindre la crise des gilets jaunes, l’économiste Mathieu Plane, directeur adjoint à l’Observatoire français des ­conjonctures économiques, estime que le traumatisme de 2018 a compté lorsqu’il a fallu pour le gouvernement, en 2021, répondre très vite à la crise inflationniste.

Dans quel contexte de politique économique est intervenue la crise des gilets jaunes ?

Depuis l’élection de 2017, les principales mesures étaient tournées vers un prolongement de la politique de l’offre initiée par François Hollande tandis que les politiques de soutien à la demande étaient limitées. Il s’agissait principalement de la suppression progressive de la taxe d’habitation, de la revalorisation, elle aussi échelonnée, de la prime d’activité et celle de certains minima sociaux. Hormis la mesure sur la taxe d’habitation, les mesures budgétaires pour les ménages prises en début de quinquennat bénéficiaient en 2018 aux détenteurs du capital, aux ménages les plus aisés, avec la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune remplacée par un simple impôt sur la fortune immobilière et l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital. De l’autre côté, des mesures de fiscalité indirecte avaient été prises avec la hausse de la