Quand Michèle Bajlone raconte son été, un sentiment d’asphyxie s’en dégage. Cette militante des causes écologiques et animales liste «les quatre Airbnb» dans son immeuble, les rues où elle «contourne» le monde, les touristes qui «prennent des photos» : «On est serrés à Nice, expose-t-elle. On subit, on sature. Trop c’est trop. Jusqu’où ça va aller ?» Michèle tracte à l’entrée de l’Opéra de Nice contre «le business cynique du surtourisme» tandis qu’à l’intérieur, sur scène, est lancée la «stratégie d’attractivité touristique» de la saison d’hiver. Objectif : booster la fréquentation en basse saison.
«Dégradation de la qualité de vie des locaux»
C’est le comité régional du tourisme (CRT) qui «lance l’offensive». Une campagne de promotion vient d’être dotée de 3 millions d’euros. Pendant trois ans, elle inondera les marchés français et européen, et partira à destination des Emirats arabes unis, d’Israël, du Canada et des USA. Sur les affiches, des photos de touristes enchaînant les selfies. Date des vacances : 5 décembre, 20 janvier, 12 février. Dress-code : tee-shirt et lunettes. Température promise : 18°C. Et ce slogan : «Winter is the new summer.» «Ils font d’une contrainte un avantage. La bonne affaire : il fait beau en hiver, raille Thierry Bitouzé du collectif citoyen 06. On va avoir des touristes toute l’année sur le dos du réchauffement climatique.»
Reportage
«Ces gens-là trouvent dans le réchauffement climatique une alternative pour continuer le business