Voilà qui devrait apporter de l’eau au moulin des agriculteurs et de leurs syndicats, au moment où ils sont reçus à l’Elysée. Dans un document de 52 pages, la Cour des comptes s’est penchée sur la manière dont est contrôlée l’application de la loi Egalim, qui régit les relations entre les producteurs de denrées alimentaires et leurs acheteurs. Cette «mission flash», le terme qui désigne les enquêtes menées dare-dare, s’est achevée le 19 décembre, juste un mois avant la mobilisation des agriculteurs et les premières réponses du gouvernement.
Afin de rendre rapidement sa copie, la Cour des comptes s’est focalisée sur les producteurs de viande bovine et de lait. Elle constate, en premier lieu, un rapport très déséquilibré entre les exploitations agricoles atomisées : elles sont plus de 90 000. Face à elles, 28 établissements collectent 76 % du lait d’origine française et 143 abattoirs absorbent 92 % de la viande de bœuf élevée dans l’hexagone. Dans ces conditions, le rapport de force pour la fixation des prix penche clairement en faveur des acheteurs. D’où l’adoption de la loi Egalim 2 en 2021. Elle impose des contrats pluriannue