Samedi, c’est jour de courses. C’est encore plus vrai en Martinique ce 12 octobre : après une semaine agitée où une grande partie des communes de l’île ont connu des manifestations contre la vie chère et les barrages qui en découlaient, le début de week-end est calme et les routes dégagées. Dans l’un des plus gros supermarchés de la banlieue de Fort-de-France, c’est l’affluence des grands jours : les clients sont nombreux, les allées sont pleines et les étals bien vides, conséquence des blocages.
Chariot à la main, leurs deux enfants qui leur tournent autour des jambes, Maël et Jessie, 36 ans, passent au rayon fromage sans vraiment prendre le temps de s’arrêter. Il ne reste que les marques les plus chères ou celles de moins bonne qualité. Et de toute façon, le couple a pris pour habitude de ne jamais trop s’y attarder, qu’il y ait pénurie ou non. «On a vécu quelques années en métropole, là-bas on aimait se faire des plateaux de fromage, raconte Maël, Martiniquais de naissance. Mais ici on évite car les prix sont beaucoup trop élevés. Je suis ingénieur, Jessie est conseillère en patrimoine. En France on était dans la classe moyenne supérieure. Et du jour au lendemain, en rentrant ici, c’est comme si on s’était retrouvés dans la classe moyenne basse.» Les deux trentenair