Le montant des amendes infligées par l’Autorité de la concurrence s’est envolé en 2024, à 1,4 milliard d’euros, soit huit fois plus que l’année précédente, a annoncé ce mercredi 15 janvier l’institution. «Avec un total de 1,4 milliard d’euros, 2024 s’inscrit au deuxième rang des années enregistrant les sanctions les plus importantes», relève l’Autorité de la concurrence, organisme indépendant au service de la compétitivité et du consommateur qui a rendu onze décisions contentieuses l’année dernière et examiné «un nombre record» de 295 opérations de concentration.
Ce montant en très forte hausse s’explique par plusieurs amendes de centaines millions d’euros prononcées l’an passé. Fin décembre, l’Autorité de la concurrence a par exemple sanctionné dix fabricants d’électroménager et deux distributeurs pour une entente sur les prix, à hauteur de 611 millions d’euros. Plus tôt dans l’année, quatre grands noms du secteur du matériel et de la distribution électrique, Schneider Electric, Legrand, Rexel et Sonepar s’étaient vu infliger 470 millions d’euros d’amendes pour «entente verticale» entre «fabricants et distributeurs».
Des «décisions marquantes»
Google figure également parmi les entreprises concernées par ce que l’Autorité de la concurrence considère comme des «décisions marquantes» qu’elle a prises en 2024 : l’institution a sanctionné le géant américain à hauteur de 250 millions d’euros pour «non-respect de ses engagements en matière de droits voisins de la presse».
Correctionnelle
«L’Autorité a cette année encore examiné un nombre record d’opérations (295), représentant une hausse de 10 % par rapport au précédent record de 2021», ajoute par ailleurs l’institution. «Les sanctions imposées une année donnée reflètent les hasards du calendrier», avait cependant souligné dans un discours l’an dernier le président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Cœuré, puisqu’elles sont «souvent l’aboutissement de procédures engagées plusieurs années auparavant».
Ce montant élevé d’amendes est en revanche bienvenu pour les comptes publics, alors que l’examen du texte du budget reprend au Sénat et que l’exécutif vise un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025. Les amendes prononcées par l’Autorité de la concurrence «contribuent à alimenter le budget de l’Etat car elles doivent être réglées directement au Trésor public», rappelle l’institution.