Un reflux notable après trois années de hausse. Le prix des fruits et légumes, qui avait flambé de 25 % de 2021 à 2023, a globalement reculé en 2024 par rapport à l’année précédente, a annoncé ce mardi 23 juillet l’association de défense des consommateurs Familles rurales, qui effectue chaque année des relevés de prix en grandes surfaces.

Globalement, les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 et 9 % et ceux des légumes issus de l’agriculture biologique ont perdu 3 %. Les fruits «bio» sont eux 2 % plus chers que l’année précédente. Mais cette dernière moyenne est «faussée» par la forte augmentation du prix des cerises, 22 % plus onéreuses qu’un an plus tôt. «En la retirant, le prix moyen des fruits bio baisse de 4 %», observe Familles rurales.

Pour établir son étude, l’association relève au mois de juin les prix de 9 fruits et de 10 légumes. Elle a par exemple noté cette année que les citrons jaunes «conventionnels» (c’est-à-dire non issus de l’agriculture biologique) étaient 19 % moins cher qu’en juin 2023. La carotte conventionnelle est en recul de 14 %, et les tomates grappe ont connu une baisse spectaculaire de 2,57 à 1,78 euro le kilo, soit une décrue de prix de 31 %.

Si les fruits et légumes coûtent globalement moins cher cette année qu’un an plus tôt, mais il y a des contre-exemples, comme le concombre, l’abricot ou la laitue, selon les relevés de prix effectués par les bénévoles de l’association. En l’occurrence, 118 relevés de prix ont été effectués du 7 au 22 juin dans les rayons des hypermarchés, supermarchés, discounters et magasins spécialisés bio de 42 départements.

Les baisses sur un an ne compensent pas les flambées des années précédentes. Et la tendance sur le long terme est préoccupante aux yeux de l’association. «Ces dix dernières années, les fruits ont augmenté de 50 %, les légumes de 67 %» tandis que «le salaire moyen par tête n’a augmenté que de 22 %», rappelait ce midi Nadia Ziane, directrice du pôle consommation de Familles rurales, sur France Inter. Selon cette dernière, la baisse des prix de cette année est en partie due aux «opérations promotionnelles» de «la grande distribution», qui a eu beaucoup de mal à écouler ses stocks à cause d’une «météo pas très favorable, qui ne donne pas très envie de manger ces produits d’été».

Familles rurales évoque en outre une «baisse préoccupante de la consommation de fruits et légumes», de l’ordre de 8 % entre 2020 et 2023 «quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle». Manger au minimum 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne, conformément aux recommandations de santé publique, coûte en France chaque mois entre 66 euros (en ne choisissant que les fruits et légumes les moins onéreux produits en agriculture conventionnelle) et 241 euros en mangeant «tout bio», a calculé l’association.