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Beau temps : les professionnels du tourisme s’attendent à un bol d’air pour ce pont du 1er Mai

1er Maidossier
La météo estivale de cette fin de semaine réjouit le secteur qui espère une vague de réservations de dernière minute pour bien lancer la saison et rattraper un début d’année morose.
A Cannes (Alpes-Maritimes), le 24 avril 2025. (Joel Saget/AFP)
publié le 30 avril 2025 à 15h00

Un grand soleil attendu, un pont de quatre jours… Il n‘en fallait pas plus pour convaincre les Français qui peuvent se le permettre de prendre un peu de vacances et d’aller découvrir ou redécouvrir des coins de l’Hexagone. La SNCF annonce d’ores et déjà 1,5 million de clients qui voyageront à bord de ses TGV et Intercités ce week-end du 1er Mai et Bison futé a vu jaune sur la route dans le sens des départs pour toute la métropole ce 30 avril.

Les températures vont frôler les 30°C jeudi 1er et vendredi 2 mai, notamment dans la moitié nord du pays. Un avant-goût d’été, avant que la météo commence à se gâter avec averses et orages, notamment dans le nord-ouest du pays, samedi. La moitié sud sera ensuite touchée dimanche, tandis que la partie nord sera plus épargnée.

Grâce à ce temps estival, les premières données des taux de réservation présagent une très bonne fin de semaine pour les acteurs du tourisme. Une bouffée d’air frais pour un secteur qui a souffert d’un premier trimestre 2025 miné par le mauvais temps, et par conséquent des réservations plus basses qu’espérées. Au 29 avril, Gîtes de France annonçait 71 % d’occupation à travers l’Hexagone pour le pont du 1er Mai, se réjouissant au passage de la «météo particulièrement clémente et estivale de ces derniers jours qui a renforcé l’engouement des Français pour une escapade printanière», et évoquant «une vague de réservations de dernière minute». L’office de tourisme des Hauts-de-France constate également une hausse des nuits réservées sur les plateformes de location cette année comparé à l’année dernière.

Un tiers des vacanciers réservent au dernier moment

Du côté de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, la présidente nationale de la partie hôtellerie, Véronique Siegel, estime que «ce 1er week-end de mai devrait lancer définitivement la saison, surtout après un week-end de Pâques qui n‘a pas été mémorable». «Les week-ends de mai et de juin sont très dépendants de la météo. Ce n‘est pas exceptionnel cette année. C‘est toujours comme cela», tempère-t-elle.

Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme, rappelle qu’un tiers des vacanciers réservent à la dernière minute, mais qu’aussi 60 % d’entre eux sont influencés par la météo et que 30 % sont prêts à changer de destination si le temps ne leur convient pas. Il souligne que «la différence de fréquentation pour des destinations balnéaires entre un week-end et un pont où il y a du beau temps ou du mauvais temps est de 30 %» et que «la mauvaise météo fait fuir les vacanciers vers d’autres destinations» hors de France. Ce beau temps est donc une excellente nouvelle pour ce secteur, alors que «la saison touristique se joue en réalité sur l’avant-saison au printemps et pas en juillet-août», assure Didier Arino.

Les courts séjours ont la cote

Pour Guy Raffour, fondateur du cabinet Raffour Interactif et spécialiste du secteur du tourisme, tous les signaux sont aux vert pour ce pont du 1er Mai. «Les courts séjours sont de plus en plus plébiscités par les Français avec 43 % d’entre eux qui sont partis trois jours ou moins en 2024. Ils n‘étaient que 30 % en 2011. De plus, 48 % des Français affirment que voyager cette année est un besoin vital pour eux, une hausse de deux points par rapport à l’année dernière», note-t-il.

Une très bonne nouvelle pour Véronique Siegel, alors que «le climat aujourd’hui est quand même incertain pour le secteur. On a une activité économique qui stagne, les mauvaises nouvelles qui se succèdent sur les licenciements par-ci, par-là avec un moral en berne.» «Je rappelle que les hôteliers ont encore leur prêt garanti par l’Etat (PGE) accordé lors de la pandémie à rembourser jusqu’au moins en 2026. On a donc besoin d’une activité économique soutenue pour faire face», explique-t-elle.

Guy Raffour met en avant d‘autres éléments qui jouent également en la faveur d’une très bonne fréquentation pour ce pont, ainsi que pour tout le mois de mai : «Il ne faut pas oublier que beaucoup de congés doivent être pris avant le 31 mai et cela incite les gens à les poser. Aussi, l’incertitude et le stress liés à la grève SNCF du 8 mai pourraient favoriser le lâcher-prise pour le pont du 1er.» C’est aussi l’opportunité de payer ses vacances moins cher qu’en haute saison. Didier Arino remarque que «les prix dans le secteur du tourisme ont augmenté de 30 % en quatre ans».