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Anticipation

«Bloquons tout» le 10 septembre : le patron d’Intermarché a renforcé ses stocks par «crainte» des actions

Thierry Cotillard a aussi dénoncé ce lundi 8 septembre les appels «chariots gratuits», qui consistent à quitter les supermarchés sans payer. «Ça s’appelle du vol», a souligné le chef d’entreprise, qui s’inquiète plus largement de l’après-Bayrou.

L'entrée d'un supermarché Intermarché à Paris, le 5 septembre 2025. (Telmo Pinto/NurPhoto. AFP)
Publié le 08/09/2025 à 10h43

Le patron du Groupement Mousquetaires-Intermarché a fait état ce lundi 8 septembre de ses inquiétudes à deux jours du mouvement du 10 septembre, qui l’ont incité à demander des livraisons plus importantes qu’habituellement. «On ne connaît pas l’ampleur [du mouvement], mais effectivement, la crainte, elle est là. Donc, pour satisfaire les besoins de nos consommateurs, on a passé des consignes», a souligné ce lundi matin Thierry Cotillard, interrogé sur RMC /BFM.

Le dirigeant a ainsi demandé «aux industriels de nous livrer un peu plus que prévu» ; et aux magasins «on leur a dit “vous montez en charge, vous stockez un peu plus”». De quoi avoir «entre trois et dix jours de stockage selon les familles de produits. Ce qui permettrait, si le mouvement continue, de pouvoir quand même continuer à alimenter les Français», a détaillé l’homme d’affaires français.

Thierry Cotillard a aussi dénoncé les appels «chariots gratuits», lancés pour mercredi, c’est-à-dire quitter les grandes surfaces sans payer. «Quand la consigne des extrêmes, c’est de rentrer dans un supermarché, de sortir sans payer, ça s’appelle du vol. Donc j’en appelle vraiment au civisme des manifestants pour que ce genre d’incident ne se produise pas, puisque bien évidemment nous nous organiserons en fonction», a-t-il averti.

A deux jours de la mobilisation du 10 septembre, annoncée depuis plusieurs semaines, les autorités s’attendent à des actions diverses sur tout le territoire. Le mouvement social, parti des réseaux sociaux et donc en dehors des organisations traditionnelles, est «pluriel», a reconnu auprès de Libération Murielle Guilbert, la co-déléguée générale de l’union syndicale Solidaires, dont l’organisation a appelé à la grève. Ce qui le rend assez peu lisible dans ses revendications – hostilité au budget Bayrou, pouvoir d’achat, demande d’instauration du RIC, le référendum d’initiative citoyenne, etc. – comme dans ses possibles actions.

Une «récession» post-Bayrou ?

Le dirigeant d’Intermarché s’est par ailleurs montré inquiet des répercussions de la crise politique dans laquelle risque d’entrer la France lundi, avec la chute prévisible du gouvernement de François Bayrou. «Notre inquiétude en tant distributeur alimentaire, c’est de se dire “est-ce que le politique ne va pas casser tout ça” et on va rentrer dans une récession ?», s’est demandé le chef d’entreprise.

«On a regardé les ventes depuis quinze jours, depuis cette annonce du vote de confiance [le 25 août], ça ne s’est pas exprimé dans le chariot», a cependant relevé Thierry Cotillard, mais «en ce moment, on est en train d’acheter les produits de Noël. Quels engagements sur le champagne, sur le foie gras ? On a cette inquiétude de savoir : est ce que les Français pourront, et surtout voudront, être festifs en fin d’année».