L’enseigne Carrefour va disparaître des rues italiennes. Le groupe a annoncé la cession prochaine de l’ensemble de sa branche transalpine à un «prix symbolique», selon les mots du directeur exécutif finances et gestion du groupe Matthieu Malige, à l’occasion de la présentation de ses résultats pour le premier semestre 2025, ce jeudi 24 juillet. Carrefour, qui reste dirigé par Alexandre Bompard et qui enregistre 30 % de baisse de résultat net par rapport au premier semestre 2024, veut se concentrer sur les marchés «porteurs» comme le Brésil, l’Espagne ou la France. Et il n’inclut pas l’Italie dans la liste.

Au contraire, «après un redressement de 2020 à 2022, Carrefour Italie a enregistré un recul de son chiffre d’affaires, ainsi qu’un résultat opérationnel courant et un [flux de trésorerie disponible] négatifs en 2024, dans un contexte économique et concurrentiel particulièrement difficile», écrit le groupe dans un communiqué. Arrivée dans ce pays en 1993, l’enseigne veut donc se séparer de toutes ses activités dont ses 1 188 magasins qui ont rapporté un peu plus de 4 milliards d’euros en 2024, soit 4 % du chiffre d’affaires du groupe.

Au début du mois de juillet, Carrefour avait déjà annoncé la suppression de 175 postes sur les 700 que compte siège situé à Milan, provoquant l’inquiétude des salariés. Le groupe avait alors justifié sa décision par «une concurrence intense et fragmentée, un pouvoir d’achat en baisse et une pression constante sur les marges, déterminée par les coûts de l’énergie et de la logistique et la hausse des taux d’intérêt», comme l’a alors rapporté la presse italienne.

Reste que Carrefour est prêt à perdre 240 millions d’euros de trésorerie avec cette opération, en prenant en compte le montant de la contribution financière du groupe afin d’accompagner le projet de reprise. En échange, la société agro-alimentaire italienne NewPrinces, avec qui des négociations exclusives sont en cours, s’engage à réaliser un investissement minimum de 200 millions d’euros «afin de renforcer l’attractivité de la société sur le long terme». «La société continuera d’exploiter la marque Carrefour sous licence pendant une période transitoire prévue dans le cadre d’un accord de services», précise le communiqué.