Menu
Libération
Guerre commerciale

Droits de douane : il y a un «espace de négociation» avec Donald Trump, estime Eric Lombard

Le ministre de l’Economie a affirmé ce samedi 12 avril dans un entretien à «Ouest-France» que l’UE devait continuer à «maintenir la pression» face à Washington et mis en garde contre le risque d’une explosion des exportations chinoises vers le marché européen.
Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, le 11 avril 2025 à Varsovie. (Wojtek Radwanski/AFP)
publié le 12 avril 2025 à 20h02

La volte-face de Donald Trump sur les droits de douane montre qu’il y a un «espace de négociation», a assuré le ministre de l’Economie, Eric Lombard, ce samedi 12 avril dans une interview accordée à Ouest-France. Il ne faut pas «crier victoire» pour autant, a-t-il temporisé.

Si le président américain a annoncé une suspension de certains droits de douane pour 90 jours, «les Américains maintiennent l’augmentation des droits de douane de 10 % pour tous les produits européens importés aux Etats-Unis, sans compter les mesures sur l’acier et l’automobile qui sont maintenues. Donc nous sommes face à une moins mauvaise nouvelle. Raison pour laquelle l’Europe doit maintenir la pression», a-t-il souligné.

Faire «barrage» à la Chine

S’il est trop tôt, selon Eric Lombard, pour chiffrer l’impact précis de cette hausse de 10 %, «on peut l’estimer à 0,2 % de croissance. C’est en tenant compte de cet impact que j’ai proposé un abaissement de notre prévision de croissance en 2025 à 0,7 %», mercredi sur TF1. Le ministre a récemment réuni des chefs d’entreprise pour les inciter à «investir en Europe». «Ils y ont intérêt parce que c’est une zone économique stable, démocratique et prévisible», a-t-il souligné.

En outre, le ministre de l’Economie a rappelé que la France surveille les flux de marchandises car «il pourrait y avoir la tentation pour la Chine de se retourner vers le marché européen». «Je veux que nous fassions barrage à tout déferlement de produits venus de Chine !» a-t-il ajouté.

Eric Lombard se déclare également «favorable» à la signature d’accords commerciaux, comme celui avec le bloc sud-américain du Mercosur, «à condition qu’on le fasse évoluer, car il n’est pas acceptable en l’état. Il y a encore des améliorations à y apporter en matière agricole et environnementale».