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Libération
Interview

Fraude aux eaux minérales Nestlé : «C’est une affaire d’Etat dans laquelle des lobbys industriels contournent la réglementation»

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Pour Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris et vice-présidente de la commission d’enquête sénatoriale en cours, les dernières révélations du «Monde» et de Radio France laissent entendre que le scandale des eaux en bouteille est remonté jusqu’à la présidence de la République.
L'ONG Foodwatch a déposé une plainte contre Nestlé Waters pour neuf délits alléguant qu'ils ont traité illégalement leurs eaux embouteillées puis les ont vendues sans en informer les consommateurs le 21 février 2024. (Kiran Ridley/AFP)
publié le 4 février 2025 à 16h32

Le scandale des eaux en bouteille de Nestlé Waters éclabousse jusqu’au sommet de l’Etat. D’après de nouvelles révélations du Monde et de Radio France, la filiale du groupe suisse, qui détient notamment les marques Vittel et Perrier, a exercé son lobbying, non seulement auprès de divers ministères, mais aussi auprès de l’Elysée.

Pour rappel, Nestlé Waters est accusé d’avoir vendu des bouteilles d’eau présentées comme «minérales» et «naturelles», traitées avec des techniques de purification interdites pour ces catégories. Pendant au moins trois ans (entre 2021 et 2023), des consommateurs ont été trompés en payant à prix d’or pour de l’eau équivalente à celle du robinet.

La sénatrice de Paris Antoinette Guhl, membre du parti les Ecologistes, est à l’origine d’un premier rapport sur les «politiques publiques en matière de contrôle des traitements des eaux minérales naturelles et de source» remis en octobre et est actuellement vice-présidente de la commission d’enquête sénatoriale en cours sur l’industrie de l’eau en bouteille.