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Libération
Reportage

Au BHV, clients et employés ulcérés par l’arrivée de Shein : «Je n’y mettrai plus les pieds, c’est fini»

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Bousculés par les polémiques dont la dernière sur la vente en ligne de poupées sexuelles à la figure enfantine, les habitués du grand magasin parisien s’interrogent. Quelques rares vendeurs espèrent que la présence du géant asiatique va relancer l’enseigne en perte de vitesse.

Devant l'entrée du BHV à Paris, le 3 novembre. (Denis Allard/Libération)
Publié le 03/11/2025 à 19h08

La dame se fige devant l’imposante affiche. Elle surplombe en majesté l’entrée Est du BHV Marais. «L’affiche qu’on n’aurait pas dû faire !» peut-on lire, juste au-dessus d’une photo de Frédéric Merlin et Donald Tang, les patrons respectifs du Bazar parisien et de Shein. Les deux hommes ont scellé début octobre un accord controversé. Dans moins de quarante-huit heures, le géant asiatique du e-commerce, accusé de concurrence déloyale, de pollution, ou encore de travail forcé, doit inaugurer mercredi son corner de 1 000 m² au 6e étage de l’iconique bâtisse parisienne. Son premier stand physique pérenne.

La dame lève la tête en direction des kakémonos noirs siglés Shein. Ils longent toute la façade rue de Rivoli, face à l’hôtel de ville. Puis sort son portable pour une photo. «Je vais la mettre sur Facebook avec une grosse croix rouge. Avec le message : “NO WAY”», s’exclame Jacqueline, 59 ans. Cette habitante de Sèvres avait l’habitude de s’y rendre «de temps en temps», depuis une trentaine d’années. «Là, ça va trop loin», rage Jacqueline, encore sidérée par cet