Si le gouvernement ne réagit pas, les consommateurs, eux, le font. La vente de produits Perrier en France «a baissé de 14 % depuis le début de l’année par rapport à la même période de 2024», selon France Info ce mardi 27 mai, qui révèle des chiffres du Syndicat des eaux de source et des eaux minérales naturelles (SESEMN). Pour le seul mois d’avril, la consommation de Perrier a même chuté de 24 % par rapport au même mois l’an dernier.
«Ce désaveu ne touche pas l’ensemble du secteur», fait remarquer Christophe Lekieffre, le délégué général du SESEMN, auprès de la radio publique. Le marché des eaux en bouteille est en hausse de 2,5 % sur le début de l’année par rapport à la même période de 2024, à la faveur d’un printemps 2025 plus doux. «Si vous avez une baisse d’un côté pour une marque, mais sur un marché global en croissance, cela veut dire que le marché s’est reporté sur d’autres marques», poursuit Christophe Lekieffre. «Le côté “tous punis” est visiblement évité, et c’est tant mieux. Mais on va rester modeste, on attendra les prochains chiffres.»
A lire aussi
Le groupe Nestlé, propriétaire de la marque Perrier, est accusé d’avoir caché la dégradation de la qualité de certaines de ses eaux minérales. D’après les informations de la cellule investigation de Radio France, qui a eu accès à un document de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, des bactéries pathogènes de l’intestin (entérobactéries) ont été retrouvées en mars dans l’eau des bouteilles de 75 cl de Perrier, au sein de l’usine de la marque à Vergèze, dans le Gard.
Depuis que le scandale a explosé, le rôle du gouvernement a été exposé. Comment a-t-il pu laisser Nestlé continuer de vendre des eaux dites minérales alors qu’elles étaient filtrées ?
Nouvelle marque
Nestlé est sommé par la préfecture du Gard de changer son mode de filtration de l’eau d’ici trois mois. Faute de quoi, la multinationale suisse risque de devoir dire adieu à sa marque plus que centenaire du sud de la France.
Le groupe a anticipé en créant une nouvelle marque : Maison Perrier. Reprise du nom, du vert emblématique et surtout des petites bulles… La nouvelle société capitalise sur sa grande sœur, mais sans s’embarrasser des mêmes obligations légales et proposera uniquement des boissons aromatisées.