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La liquidation de l’éditeur de «60 millions de consommateurs» évaluée à huit millions d’euros

La cession du magazine, prévue dans le projet de loi de finances 2026, est liée à sa situation financière «très dégradée». Les autres associations de consommateurs vont subir une baisse de leurs subventions, apprend-on ce lundi 20 octobre.

Les huit millions d’euros serviraient notamment à financer un plan social qui viserait les 60 employés. (Ian Langsdon/AFP)
Publié le 20/10/2025 à 17h42

La fin de 60 millions de consommateurs est actée et chiffrée. La liquidation de l’INC, l’éditeur du célèbre magazine, prévue dans le projet de budget 2026, pourrait coûter huit millions d’euros, tandis que les autres associations de consommateurs devront se serrer la ceinture, apprend-on ce lundi 20 octobre.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, en cours d’examen à l’Assemblée nationale, prévoit la liquidation de l’Institut national de la consommation (INC) et l’éventuelle cession de son magazine à un acteur privé, en raison de la situation financière «très dégradée» de cet établissement public employant quelque 60 personnes.

Chaque année, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) verse des subventions à l’INC ainsi qu’à une quinzaine d’associations de consommateurs agréées comme l’UFC-Que Choisir ou l’Unaf (Union nationale des associations familiales).

Dans une annexe au PLF, l’enveloppe dédiée est chiffrée à 10,34 millions d’euros, contre 6,73 millions d’euros l’année dernière (également en faveur du Centre européen des consommateurs France et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). Mais cette hausse s’accompagne, selon le texte, d’une dotation de huit millions d’euros, «inscrite afin de couvrir le scénario de dissolution et liquidation de l’INC» et financer un plan social.

3,61 millions d’euros de subventions

Non seulement l’INC va disparaître «mais en plus les associations de consommateurs», qui devront se répartir les 3,61 millions d’euros restants, «vont payer le prix de cette disparition», s’est indigné Lionel Maugain, délégué du SNME CFDT à l’INC, dénonçant «une grave attaque sur le mouvement de défense et d’information des consommateurs».

Sollicité, le ministère de l’Economie a rappelé que la France faisait «face à un contexte budgétaire contraint, dans lequel nos concitoyens souhaitent que les missions de l’Etat soient réinterrogées pour limiter la dépense publique». «Le PLF 2026 intègre les crédits nécessaires pour accompagner la fermeture de l’INC. D’autre part les crédits de soutien aux associations de consommateurs participeront également à cet effort, sans remettre en cause le soutien de la puissance publique à leurs activités», a ajouté le ministère.

Fin 2024, l’association UFC-Que Choisir avait signifié son intérêt pour le rachat de «60 millions de consommateurs», à condition de ne pas le faire «tout seul».