Même si elle cartonne sur les réseaux sociaux, la pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon n’a pas droit de cité sur les étals français et même européens. Le produit est tout simplement interdit dans l’Union européenne, a déclaré ce mardi 17 septembre le ministère de l’Agriculture français. Il ajoute qu’une enquête pour «déterminer les mécanismes de contournement qui ont pu permettre jusqu’à présent la mise sur le marché de cette marchandise» vient d’être ouverte.
Le ministère justifie l’interdiction en précisant que l’Algérie ne remplissait pas «l’ensemble des conditions nécessaires pour exporter vers l’Union européenne des marchandises contenant des produits laitiers destinés à être consommés». «Le respect des exigences européennes en matière de santé animale et de sécurité sanitaire des aliments» est ici mis en cause, insiste-t-on rue de Varenne. L’importation d’El Mordjene Cebon n’est ainsi pas autorisée «par le cadre réglementaire applicable». Actuellement, deux envois de la pate à tartiner sont «bloqués dans les postes de contrôle frontaliers français».
Carrefour avait prévu d’en vendre
Cette annonce intervient quelques jours après celle du géant français de la distribution Carrefour, qui avait déclaré jeudi 12 septembre vouloir «commercialiser la fameuse pâte à tartiner El Mordjene Cebon d’ici deux à quatre semaines». De leur côté, les acteurs du monde des supermarchés comme Auchan, Aldi, Casino et Lidl avaient décidé de ne pas faire ce choix.
L'huile de palme d'or
En France, le leader du secteur est de loin le Nutella, produit par Ferrero, qui détient plus des trois quarts du marché des pâtes à tartiner chocolatées en grandes surfaces, selon des données de la fédération du secteur (FCD). Ferrero a vendu l’an dernier «près de 90 millions de pots de Nutella en France», soit un peu moins de trois (2,85) chaque seconde. El Mordjene Cebon n’a donc, pour l’heure, pas l’occasion de contester cette domination.