Menu
Libération
Intérim

La Poste : en l’absence de nouveau PDG, le sortant Philippe Wahl reste à la présidence

Emmanuel Macron n’a toujours pas proposé de nom pour succéder à l’homme de 69 ans, désormais frappé par la limite d’âge, mettant ainsi l’exécutif hors délai, notamment au regard de l’agenda parlementaire.
Le PDG de la Poste, Philippe Wahl, le 5 décembre 2024 à Paris. (Grégoire Campione /AFP)
publié le 25 juin 2025 à 18h54

Le PDG sortant de la Poste, Philippe Wahl, dont le mandat s’achevait, va pour l’instant rester à la présidence du conseil d’administration du groupe public, après avoir été reconduit ce mercredi 25 juin à cette fonction pour un intérim, l’Elysée s’étant mis hors délai pour proposer un nom à sa succession.

S’il y a plusieurs candidats officiels à la succession de Philippe Wahl, dont le mandat de PDG s’est achevé ce mercredi en raison de son âge (il a 69 ans), le choix de l’Elysée se fait toujours attendre. En attendant, la Poste a donc décidé de nommer une gouvernance de transition «afin de garantir la continuité du fonctionnement des organes dirigeants». La direction opérationnelle du groupe a quant à elle été confiée à Philippe Bajou, secrétaire général et directeur général adjoint du groupe, qui y a débuté sa carrière en 1982.

Il revient à Emmanuel Macron faire émerger un nom pour la succession à la direction d’une telle grande entreprise publique, cette proposition devant être soumise par la suite à approbation parlementaire. Problème : comme le Président n’a toujours pas émis de souhait, l’exécutif s’est mis «hors délai», notamment au regard de l’agenda parlementaire, relève une source proche du dossier.

Selon les statuts de la Poste – 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 –, il est alors possible dans ce cas de figure d’opérer une scission entre le poste de président et celui de directeur général, ce qui a été fait ce mercredi lors de l’assemblée générale et conseil d’administration.

A l’annonce de cette décision, le syndicat SUD PTT s’est insurgé de la reconduction par intérim partiel de Philippe Wahl, fustigeant «douze années de stratégie industrielle et économique qui ont fragmenté l’accès et la présence postale pour la population», selon un communiqué.

Six candidats auditionnés

Les deux actionnaires de la Poste, la Caisse des Dépôts à 66 % et l’Etat à 34 %, ont par ailleurs désigné une partie des administrateurs dont le mandat se terminait. Olivier Sichel, directeur général du groupe Caisse des dépôts, a été reconduit. Claire Waysand, directrice générale adjointe d’Engie et par ailleurs candidate à la succession de Philippe Wahl, n’a pas été renouvelée. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a été nommé administrateur.

Dans l’optique d’en prendre la tête, six candidats ont été auditionnés par le comité des nominations, dont deux internes, Nathalie Collin, la directrice de la branche Grand Public et Numérique, et Stéphane Dedeyan, le président du directoire de la Banque postale.

Mais ce dernier a finalement jeté l’éponge à la suite d’une polémique relayée par des médias sur le salaire qu’il aurait exigé, selon une source proche du dossier. Stéphane Dedeyan souhaitait conserver son salaire actuel, qui est bien supérieur aux 450 000 euros annuels du PDG de la Poste.

Mais aussi quatre candidats externes : Jérôme Fournel, l’ancien directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Michel Barnier et ex-directeur général des Finances publiques ; Sylvie Jéhanno, la PDG de Dalkia ; Claire Waysand, la directrice générale adjointe d’Engie et Marie Cheval, PDG de Carmila, la foncière de Carrefour.

Mais le président de la République étant libre de choisir en dehors de cette liste de candidats, le suspense reste donc total.