Après les téléviseurs, c’est au tour des lave-linge. Les consommateurs français disposent à partir du mardi 8 avril d’un nouvel indice leur permettant d’évaluer la «durabilité» - au sens de la durée de vie - des différents modèles de machines à laver. Prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), cet indicateur est déjà affiché sur les téléviseurs depuis le 8 janvier dernier. Cet indice propose une note allant de 1 à 10 et combine plusieurs critères pour définir la durabilité de l’appareil : robustesse, usure ou encore résistance à la déformation des pièces (à force d’utilisation). Ces critères correspondent à la moitié de la note finale tandis que l’autre moitié reprend l’indice de réparabilité (facilité de démontage, accès aux pièces, rapport du prix d’une pièce détachée par rapport à l’équipement neuf…).
Le détail des notations, «critère par critère», sera également consultable sur une plateforme gouvernementale et sur un site qui devrait être créé par le Gifam, le syndicat professionnel des marques d’électro-ménager. Le syndicat anticipe une influence non négligeable de cet indice sur les achats. Cela a déjà été observé avec l’indice de réparabilité, affiché sur certains produits depuis 2021, où des ventes plus dynamiques ont été observées pour les appareils les mieux notés. «En 2024, la croissance des ventes en valeur de lave-linge, c’était 4 %, la croissance des ventes de lave-linge notés plus de 8/10, c’était 30 %», a constaté Olivia Guernier, la déléguée générale du Gifam, qui s’appuie sur les chiffres communiqués par ses adhérents.
Une prise en compte logique pour les acheteurs, compte tenu du coût d’un de ses appareils : le prix moyen d’un lave-linge neuf était début 2025 de 420 euros selon le Gifam, alors qu’un ménage conserve son appareil en moyenne pendant onze ans.
Décryptage
Début janvier, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher expliquait que «ce nouvel indice de durabilité va permettre aux consommateurs de comparer les produits et les guider vers l’achat de produits qui durent dans le temps, moins sujets aux pannes, au vieillissement et bien sûr plus réparables». Selon elle, cette évolution doit permettre de «lutter contre l’obsolescence programmée» en répondant à «des préoccupations tant écologiques qu’économiques».
Selon Anaïs Régnier, responsable développement durable au Gifam, cet indicateur est le fruit «d’un an et demi de travaux techniques sous l’égide des pouvoirs publics». Cet indice a été élaboré «avec des réparateurs, des ONG, des associations de consommateurs, des entreprises de pièces détachées, des fabricants ou encore des distributeurs».