C’était l’un des plus gros mouvements sociaux qu’ait jamais connu la Martinique. Pour protester contre un coût de la vie intenable - les produits alimentaires coûtant en moyenne 40 % plus cher sur l’île antillaise qu’en métropole, selon l’Insee -, des milliers de personnes avaient manifesté en septembre dernier, ce qui avait conduit le préfet de l’époque et une trentaine d’acteurs locaux à signerun protocole de lutte contre la vie chère.
Un an après, les principaux acteurs de la distribution et les services de l’Etat ont adopté une version étendue du «bouclier qualité-prix» (BQP), qui entre en vigueur ce mardi 16 septembre. Un accord de modération des prix des produits de grande consommation, dont l’objectif est de permettre aux Martiniquais d’accéder à des biens de qualité sans se ruiner.
Décryptage
Jusqu’ici limité à 134 articles répartis en quatre «sous-paniers» - produits alimentaires, infantiles, d’hygiène ou d’entretien -, le BQP comporte désormais 180 produits. On y retrouve quatorze fournitures scolaires, jusqu’ici exclues du dispositif. En outre, une catégorie «BQP bricolage» a été créée, s’inspirant du modèle existant à La Réunion. Elle inclut 36 articles vendus dans sept enseignes de l’île.
La version étendue du dispositif de modération des prix était très attendue. L’Insee a encore enregistré à la fin du mois d’août 2025 une progression des prix de 0,8 % sur un an en Martinique. «L’Etat s’était engagé à ouvrir une négociation» et «les associations de consommateurs nous le demandaient», a rappelé l’actuel préfet de l’île Etienne Desplanques, qui salue «l’aboutissement de trois mois de négociations avec la grande distribution, avec les grossistes importateurs, pour obtenir un bouclier qualité-prix élargi.»
Les voitures bientôt concernées
La liste de ces produits a été définie «par les associations de consommateurs, qui ont fait état de leurs besoins», s’est félicité le président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane Patrick Plantard, qui prend part chaque année à l’élaboration du BQP.
De nouveaux développements du dispositif sont à prévoir prochainement, avec l’instauration du «BQP automobile», portant sur les pièces détachées et «les services d’entretien des véhicules», a déclaré le préfet. Ce dernier précise que les négociations avec les acteurs de ce secteur seront lancées «d’ici à quelques semaines.»