Il était surnommé «le parrain du capitalisme français». Claude Bébéar, le fondateur du géant de l’assurance AXA est décédé ce mardi 4 novembre à l’âge de 90 ans. Rien ne prédestinait pourtant ce fils de «hussards noirs de la République» – son père était membre de la SFIO et principal de collège, sa mère institutrice – né en 1935 en Dordogne à devenir un des patrons les plus puissants de France. Pas même ses premiers pas dans le monde des affaires.
Son diplôme de Polytechnique en poche, celui qui se rêvait médecin fait un choix détonnant. Il se laisse convaincre par le père d’un de ses camarades de promotion d’intégrer, en 1958, une modeste PME, les Anciennes Mutuelles à Rouen. Il patientera jusqu’en 1974 pour en prendre la tête à la faveur d’une grève, avant de bâtir en quarante ans un empire. «Il pensait grand, il voyait grand», dit de lui Laurence Parisot, l’ancienne présidente du Medef dont Claude Bébéar avait soutenu, avec son ami banquier Michel Pébereau, ancien patron de BNP-Paribas, la candidature à la tête de l’instance patronale en 2005.
«Modernité et humanisme»
Son premier gros coup, c’est en 1982, à l’issue d’une lutte avec Francis Bouygues, avec l’acquisition du groupe Drouot, le premier assureur de France à l’époque. En 1985, il rebaptise son groupe AXA, au motif que ce nom commence par un A et donc arrive en tête de liste des annuaires, mais aussi parce qu’il se prononce à l’international. Et pour cause, Bébéar se lance dans des rachats à travers le monde : l’américaine Equ