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Prêt-à-porter : l’enseigne Naf Naf reprise par une entreprise turque

Alors que Naf Naf avait été placée en redressement judiciaire en septembre dernier, l’enseigne de prêt-à-porter a enfin trouvé repreneur, qui s’est engagé à sauvegarder les emplois de 521 personnes et à conserver 100 boutiques en propre.
Illustration du centre commercial Les Ateliers Gaite dans le 14e arrondissement de Paris. Magasin boutique NAF NAF. (Riccardo Milani/Hans Lucas.AFP)
publié le 18 juin 2024 à 18h18

Alors que le prêt-à-porter traverse une violente crise depuis plus d’un an et que le volume des ventes dans le secteur de la mode a reculé de 4 % en 2023, enfin une éclaircie : la marque de prêt-à-porter Naf Naf a été reprise par Migiboy Tekstil, une entreprise turque de fabrication de tissus, ce mardi 18 juin. Une démarche qui permettra de sauver près de 90 % des emplois, selon une décision de justice qui précise qu’en octobre dernier, Naf Naf employait 682 salariés en France, possédait 125 boutiques en France et 69 boutiques affiliées.

La société Migiboy Tekstil, qui emploie environ 750 personnes, a offert plus de 1,5 million d’euros pour reprendre la marque et s’est engagée à sauvegarder les emplois de 521 personnes et à conserver 100 boutiques en propre.

Pour rappel, Naf Naf avait été placée en redressement judiciaire en septembre dernier, en raison notamment de loyers impayés durant la pandémie de Covid-19. De premières suppressions d’emplois et fermetures de boutiques étaient alors intervenues à la suite de l’ouverture de cette procédure. Mais «compte tenu des résultats de la période d’observation, la présentation d’un plan d’apurement s’est avérée compromise», explicite la décision de justice de ce mardi. Les administrateurs judiciaires avaient alors lancé un appel d’offres pour reprendre l’entreprise en avril.

Un cocktail détonant pour le secteur

Naf Naf n’en est pas à son premier redressement judiciaire : lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, la marque avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020. L’entreprise avait alors été reprise par le groupe franco-turc SY International, qui emploie plus de 1 000 personnes dans le monde et avait déjà acquis l’enseigne Sinéquanone en 2019.

S’il s’agit d’une première victoire pour le prêt-à-porter français, le chemin à parcourir reste long pour ce secteur qui a souffert d’un cocktail détonant entre pandémie, inflation, hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires, ou encore concurrence de la seconde main et de la fast fashion. Résultat : certaines marques, ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2 100 salariés. Certaines entreprises ont même coupé dans les effectifs et fermé des magasins, comme Pimkie. Outre Camaïeu, la liquidation a été prononcée pour San Marina ou Burton of London plus récemment.