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Libération
Aubaine

Prix du carburant à la pompe : une baisse continue grâce à la chute des cours du pétrole

Alors que le litre de gazole est passé sous le seuil symbolique des 1,60 euro, et le litre de SP-95 sous les 1,70 euro, les enseignes Leclerc et Intermarché marquent le coup et proposent une opération à prix coûtant ce week-end de Pâques dans un contexte général de baisse des prix.
Les prix à la pompe ont baissé depuis le début de l'année avec la chute du cours du baril. (Matthieu Delaty/Hans Lucas.AFP)
publié le 18 avril 2025 à 17h57

Bonne nouvelle de Pâques. 730 stations-service de la marque Leclerc du vendredi 18 au dimanche 20 avril inclus et 1 150 d’Intermarché du vendredi 18 au samedi 19 vendront leur carburant sans qu’aucune marge ne soit appliquée sur l’essence ou le diesel. L’entreprise de Michel-Édouard Leclerc affirme que cette initiative est destinée à «soutenir le pouvoir d’achat des Français».

Ces promotions interviennent alors que le lundi 14 avril, le sans-plomb 95 a de nouveau reculé pour s’établir à un prix moyen de 1,68 euro le litre. Même constat pour le gazole qui était en moyenne de 1,57 euro le litre. Une première depuis fin décembre 2021. Une nouvelle diminution des prix qui confirme une tendance commencée après un pic fin janvier où le litre de gazole s’achetait en moyenne à 1,72 euro et le SP95-E10 à 1,77 euro. Une baisse répertoriée par le ministère de la Transition énergétique qui publie chaque lundi sur son site internet le prix moyen du litre des différents carburants, en fonction des déclarations de la semaine précédente des stations-service françaises.

Le prix du baril chute depuis le début du mois d’avril

Cette bonne nouvelle à la pompe est directement liée à la chute des cours du baril qui a débuté au lendemain du «Liberation Day», c’est-à-dire le jour du lancement de la guerre commerciale de Donald Trump le 2 avril. «Le marché pétrolier est très indexé sur la croissance mondiale», analysait le 8 avril Christian de Boissieu, professeur émérite d’économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et vice-président du Cercle des économistes. Quand la croissance accélère, les prix du pétrole montent, et inversement. L’or noir n’est pas concerné par les tarifs voulus par le président américain mais les perspectives du ralentissement du commerce mondial, et par conséquent de la consommation de carburants, ont provoqué cette dégringolade du prix du baril. «Le marché pétrolier anticipe une récession mondiale ou en tout cas un très fort ralentissement de la croissance mondiale. C’est pour moi le facteur le plus important derrière la baisse», expliquait Christian de Boissieu à Libération.

Le cours du baril de pétrole américain (WTI) s’échangeait encore à environ 71 dollars l’unité le 2 avril et celui de Brent de la mer du Nord à presque 75 dollars. Le 8 avril, ils s’achetaient respectivement à 59 et 63 dollars. Ce vendredi 18 avril, les prix étaient légèrement remontés à un peu plus de 64 dollars pour le baril de pétrole WTI et à environ 67 pour le Brent après l’annonce par Donald Trump de mettre en suspens une grande majorité des tarifs douaniers.

Une chute qui avait été également accentuée par la décision plus tôt dans l’année des pays exportateurs de pétrole de l’Opep + d’augmenter leur production de 411 000 barils par jour, trois fois plus que prévu auparavant. D’ici le mois de juillet, la production des membres de l’organisation pourrait même s’accroître de 1,23 million de barils par jour. Dans son rapport d’avril sur le marché du pétrole, l‘Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une augmentation de la demande plus modérée pour la fin de 2025 et pour l’année prochaine en raison de «l’escalade des tensions commerciales ayant eu un impact négatif sur les perspectives économiques». L’agence anticipe même un excédent de l’offre mondiale en 2026, qui devrait encore tirer les prix du baril vers le bas. Une aubaine pour les consommateurs.