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Aides

Propriétaires et locataires : quelles aides contre la précarité énergétique ?

Crise du logementdossier
L’Agence nationale du logement conseille de se renseigner auprès des conseillers France Rénov’ afin d’être accompagné sur les travaux de rénovation à faire tout en évitant les arnaques.
MaPrimeRénov’ est la principale aide de l'Etat pour financer les travaux de rénovation énergétique, mais elle est critiquée pour sa complexité et son efficacité limitée. (Mathieu Thomasset/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 6h48

La quatrième édition de la journée contre la précarité énergétique s’est tenue, à l’initiative de plusieurs associations, ce mardi 12 novembre, avec plus d’une centaine d’événements organisés sur le territoire pour sensibiliser sur ce phénomène qui touche environ 12 millions de personnes en France. Propriétaire ou locataire, tout le monde peut être concerné. Pour aider à financer les travaux, les propriétaires occupants, bailleurs ou copropriétaires peuvent en principe bénéficier de MaPrimeRénov’, la principale aide financée par l’Etat.

Jusqu’à 90 % des frais

Problème, ce dispositif critiqué pour sa complexité ne parvient pas à remplir les objectifs fixés par le gouvernement et le projet de budget pour 2025 prévoit de ramener l’enveloppe de 4 à 2,5 milliards d’euros. «MaPrimeRénov a permis d’aider 2,4 millions de ménages depuis son lancement en 2020», défend Martin Lagane, porte-parole de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). La prise en charge, qui varie en fonction des ressources et du gain énergétique, peut aller pour un ménage avec des revenus très modestes qui vit dans une passoire énergétique jusqu’à 90 % des frais, dans un plafond de 70 000 euros. En moyenne, un projet de travaux de rénovation d’ampleur coûte 54 671 euros avec une aide moyenne de 37 080 euros. MaPrimeRénov’ peut aussi donner un coup de pouce pour de plus petits travaux comme le changement des fenêtres, l’isolation des murs ou du toit.

Pour s’y retrouver parmi toutes les conditions d’obtention, l’Anah défend son rôle de «service public de la rénovation énergétique», à travers 600 guichets présents dans l’ensemble des départements et 2 700 conseillers «pour apporter des conseils énergie neutres et gratuits à ceux qui veulent rénover leur logement». «Le conseiller va regarder vos revenus, les aides disponibles en fonction des travaux et vous orienter vers les bons acteurs, afin de bien commencer votre parcours», détaille-t-il. Pour le porte-parole, la prise de contact avec un conseiller énergie de France Rénov est d’autant plus importante que les arnaques sont nombreuses. Il rappelle que l’administration «ne fait jamais de démarchage commercial», interdit de toute façon pour la rénovation énergétique. Par ailleurs, Martin Lagane alerte contre les nombreux simulateurs disponibles en ligne pour estimer le montant des aides, qui demandent des données personnelles, comme le numéro fiscal ou une pièce d’identité. Et renvoie au simulateur disponible sur le site de France Rénov.

Le chèque énergie

Mais quid des locataires, qui représentent 62 % des ménages touchés par la précarité énergétique ? Des accompagnements spécifiques sont proposés dans les agences départementales d’information sur le logement. «Un professionnel peut venir à votre domicile sans en informer le propriétaire, constater la situation de précarité énergétique et émettre des recommandations», illustre Pierre Louis Monteiro, responsable communication des Adil de Paris et du Val-de-Marne. Ensuite le locataire est libre d’en faire part au propriétaire. «Ça peut paraître contre-intuitif, mais ça fonctionne mieux comme ça», observe-t-il, alors que beaucoup de locataires craignent des représailles en cas d’action trop coercitive.

Sans même parler de travaux, des aides existent, comme le chèque énergie, afin d’alléger le coût pour les foyers modestes. Attention, depuis janvier 2024, l’envoi du chèque aux quelque 5,6 millions de bénéficiaires n’est plus automatisé. Les nouveaux demandeurs doivent désormais se signaler en ligne, via une plateforme. Au grand dam des associations de consommateurs qui craignent une explosion du non-recours. En cas de menace de coupure ou de réduction de la puissance électrique pour impayés, Pierre Louis Monteiro conseille de «se rapprocher très vite d’un travailleur social ou de prendre un rendez-vous gratuit avec les juristes de l’Adil». Par ailleurs, certaines communes mettent en place des aides qui peuvent être débloquées ponctuellement afin d’aider à régler des factures en souffrance.