On les aurait presque oubliées, comme un match de l’Euro de foot éclipsé par la crise politique. Les soldes d’été ont pourtant bien commencé ce mercredi 26 juin, à cinq jours du premier tour des élections législatives. Au milieu du marasme, certains consommateurs préféreront sans doute chercher les bonnes affaires en ligne plutôt que de se déplacer en magasins. Une mauvaise nouvelle (parmi d’autres) pour l’environnement, puisque la livraison démultiplie les trajets et donc alourdit l’empreinte carbone de l’achat par rapport à une vente en boutique. Mais tout n’est pas perdu. Il est possible de réduire son impact carbone au moment de récupérer un colis, explique Julien Darthout, délégué général de l’association du Club Demeter-Logistique. «Tout dépend de l’énergie qui va être utilisée sur le dernier kilomètre», explique-t-il. Il vaut mieux donc faire déposer sa commande dans un point relais, un locker ou un magasin et s’y rendre par un moyen peu voire pas polluant, comme à pied ou à vélo, si possible. «En revanche, si on va chercher un colis en voiture, l’impact environnemental sera plus fort.»
Faut-il donc renoncer à la livraison à domicile ? Pas forcément. «Les transporteurs professionnels sont engagés dans la transition énergétique et ont des véhicules moins polluants, a minima récents et sans diesel», répond Julien Darthout. Et donc un impact carbone moindre que certaines voitures individuelles. Moins intuitif, le spécialiste conseille aussi de «massifier ses propres commandes». Non pas commander plus, mais commander tout ce qu’on avait prévu d’acheter en même temps. «Plus les commandes sont grosses, plus cela permet de massifier l’opération de distribution et donc de réduire les flux», précise-t-il. C’est l’un des points clés pour réduire l’empreinte carbone des flux de transport. En résumé, si l’on commande, il est préférable de «massifier les livraisons et éviter les déplacements individuels sauf s’ils sont à pied ou à vélo», plutôt que d’acheter un tee-shirt par-ci ou par-là.
Des conseils qui valent aussi bien pour la période de promotions qui s’ouvre que pour les achats du quotidien. Ceci dit, le meilleur moyen de réduire son impact carbone reste de revoir ses habitudes de consommation à la baisse. Et donc de moins commander en livraison voir d’y renoncer. En 2023, plus de 42 millions de Français ont acheté en ligne, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance. Si une partie des achats concerne des produits dématérialisés comme des billets de transports ou des réservations, le reste concerne des biens physiques qu’il faut acheminer jusqu’au client. Ainsi, 56 % des consommateurs en ligne ont acheté des produits de mode ou d’habillement, 41 % des chaussures et presque autant (40 %) des produits d’hygiène ou de beauté, selon le rapport 2023 de la Fédération.