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Soldes d’été : un démarrage moins bon que l’an dernier dans les boutiques

Les trois quarts des commerces indépendants ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires au mois de juin, en raison du mauvais temps qui fait fuir les consommateurs, auquel s’est ajouté le contexte politique difficile. Les grandes enseignes et centre commerciaux, de leur côté, sont moins touchés.
Au mois de juin, la fréquentation dans les grandes enseignes, grands magasins et centres commerciaux dans Paris intra-muros a chuté de 10,7 %, par manque de touristes par rapport à l’année précédente. (Jacques Loic /Getty Images/Photononstop RF)
publié le 3 juillet 2024 à 18h43

Place de la fontaine des Innocents, à Châtelet, dans le centre de Paris, mercredi matin, les démarcheurs d’ONG se démènent pour attirer les rares passants venus faire leurs achats. Malgré la proximité du Forum des Halles, épicentre de la consommation parisienne, le lancement de la deuxième démarque des soldes se fait dans un calme relatif. «Il y a moins de fréquentation que d’habitude et le panier moyen est moins élevé», observe une commerçante.

Cette zone particulièrement touristique peut compter sur un tiers de visiteurs étrangers. «Ça va, mais il n’y a pas d’effervescence», abonde quelques centaines de mètres plus loin, rue de Rivoli, un vendeur dans une chaîne de magasins de chaussures. Dans les rues, sous la grisaille de ce premier mercredi matin de juillet, on retrouve surtout des touristes à la recherche d’un café et quelques groupes de jeunes venus faire leurs emplettes à Paris.

Un effet des inquiétudes liées aux législatives anticipées ? Plutôt la faute au mauvais temps. «C’est simple : quand il fait chaud on a du monde, quand il fait ce temps-là, il n’y a personne», commente l’un des commerçants, qui estime que la clientèle internationale ne modifie pas ses habitudes en fonction de la politique française. «Nous avons moins de gens en boutique à cause du pouvoir d’achat, mais aussi parce que les clients commandent de plus en plus sur Internet», ajoute la vendeuse d’une grande enseigne de lingerie. Devant l’hôtel de ville, les installations pour les JO prennent toute la place. Vers midi, les rues commencent à se remplir.

Au mois de juin, la fréquentation dans les grandes enseignes, grands magasins et centres commerciaux dans Paris intra-muros a chuté de 10,7 %, par manque de touristes par rapport à l’année précédente, d’après Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH). Malgré l’impression mitigée en magasin, la fréquentation est en hausse de 6 % sur les cinq premiers jours des soldes par rapport à 2023, aussi bien à Paris qu’à l’échelle nationale. Mais ce chiffre est «à considérer avec prudence», indique Pierre Talamon. L’année dernière, l’activité avait été fortement perturbée au moment des émeutes après la mort de Nahel, tué par un tir de policier à Nanterre le 27 juin 2023.

Du côté des boutiques indépendantes d’habillement, principalement situées en centre-ville, la crise politique s’est ajoutée au mauvais temps. Résultat : «78 % des commerces en France nous disent avoir un chiffre d’affaires en baisse au mois de juin avec un infléchissement dès le mercredi 12», explique Pierre Talamon, soit quelques jours à peine après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. La FNH a mené une enquête auprès de 600 magasins partout en France. Et contrairement aux grandes enseignes, «les soldes sont moins bonnes que l’année dernière pour 55 % des répondants», sans disparité géographique.