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Autosatisfecit

Tourisme et Jeux olympiques : pour le gouvernement, «la France a réussi son pari»

La ministre déléguée démissionnaire Olivia Grégoire s’est félicitée ce mardi 3 septembre d’un taux de fréquentation à Paris en forte hausse par rapport à 2023. Mais le bilan reste plus mitigé sur l’ensemble de la période estivale.
Des spectateurs espagnols arrivent à la compétition de para-natation à la Défense Arena à Nanterre, le 29 août. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 3 septembre 2024 à 21h01

Ce mardi 3 septembre, au 7e étage de l’Hôtel des ministres de Bercy, la ministre déléguée démissionnaire au Tourisme, Olivia Grégoire, détaillait le bilan de la saison estivale 2024, et en particulier des Jeux olympiques, «une réussite à plus d’un titre» pour le secteur du tourisme français. Du moins officiellement. Car, en creux, elle a surtout tiré un bilan de son exercice avant la nomination d’un nouveau gouvernement dont elle ne devrait – a priori – plus faire partie. Et comme dans n’importe quel pot de départ, on file aisément la métaphore. «Si on fait un peu le palmarès [des Jeux], on a plusieurs médailles», a fait observer Olivia Grégoire. Première breloque : celle de la fréquentation touristique internationale. Dans les villes hôtes des épreuves et leurs alentours, les nuitées réservées par des touristes internationaux ont augmenté de 16 % durant les 17 jours de la compétition par rapport à la période du 26 juillet au 13 août 2023, d’après les chiffres d’ADN tourisme France, qui fédère les acteurs institutionnels du secteur. Sur le podium, les clientèles chinoises, américaines et japonaises ont fait leur grand retour.

«Médaille d’or aussi», a poursuivi Grégoire, pour les recettes touristiques internationales, en augmentation de 8 % au mois de juillet. Avant l’été, ces dernières avaient atteint 32,5 milliards d’euros, en augmentation de 6 % par rapport au premier semestre 2023. «Si l’on considère que les Jeux paralympiques ne sont encore finis mais aussi le sommet de la francophonie qui se tiendra au mois d’octobre et la réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre, on est en droit d’espérer d’avoir cette année un nouveau record de recettes internationales», a pronostiqué la ministre. Dernière récompense attribuée aux touristes français, attendus en masse pendant les Jeux. Au total, 1,4 million de touristes domestiques se sont rendus à Paris sur la période des JO, soit une augmentation de 27 % par rapport à la même période en 2023. Le nombre de nuitées réservées par des Français a progressé de 12 %. Et contrairement à ce qui était annoncé, «durant la période olympique, et plus généralement depuis le début de la saison estivale, les Franciliens n’ont pas déserté leur région davantage qu’en 2023», selon ADN tourisme.

Mauvais temps et attentisme

Olivia Grégoire a également rassuré sur l’une des craintes exprimées par les professionnels du tourisme en amont de la compétition : «Nous n’avons pas observé de phénomène d’éviction massif.» Autrement dit, la part de touristes ayant décidé de reporter leur voyage en France à cause de la tenue des Jeux n’a pas eu, selon elle, d’impact en Île-de-France. Toutefois, pour les établissements situés dans les périmètres antiterroristes autour des lieux des épreuves (zones SILT), dont la fréquentation a chuté drastiquement, le gouvernement a bien été obligé de mettre en place une commission d’indemnisation…

En dehors de la période olympique, le bilan est cependant plus mitigé. Le mois de mai a connu une hausse de fréquentation touristique de 30 % par rapport à l’an passé. Mais le mauvais temps et l’attentisme avant la cérémonie d’ouverture ont ralenti le début de la saison estivale. Résultat, sur l’ensemble de la saison (entre le 29 juin et le 18 août), la clientèle française était tout de même en retrait de 6 %. Celles européennes et «long courrier» se sont stabilisées après six mois d’augmentation. ADN Tourisme prévoit in fine un mois d’août «encourageant», d’autant plus que, selon l’organisme, les habitudes de consommation, ces dernières années, tendant empiéter bien après les vacances scolaires, jusqu’à la Toussaint.