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Billet

Contre les antivols sur la bouffe, sortons les casseroles

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Apposer sur de la viande, du poisson ou du fromage, un dispositif dissuasif : c’est la dernière trouvaille pour lutter contre les vols à l’étalage. Un cadenassage honteux en pleine crise sociale marquée par une inflation record.

Un antivol créé par la société Fors permettant de pincer les packagings (saumon fumé, viandes sous vide etc.). (FORS)
ParFlorian Bardou
Chef de service adjoint - Modes de vie
Publié le 04/05/2023 à 11h33

Un duo de steaks hachés, d’une marque bien connue vantée un temps par un ancien rugbyman barbu, vendu dans une boîte en plastique scellée comme un jeu vidéo. L’image, depuis quelques mois, remonte régulièrement dans le fil de nos réseaux sociaux (Twitter, Facebook), entre autres clichés de bouts de barbaque sous vide équipés de «broches», comme on en trouve sur des vêtements, qui se déclenchent au passage d’un portique, ou d’étiquettes magnétiques plus discrètes mais tout aussi dissuasives. Elle s’accompagne d’un concert d’indignations (légitimes) et déroute le commentateur qui a en tête la crise sociale.

Ces antivols sur de la nourriture, qui ont aussi fleuri dans les grandes surfaces britanniques ou américaines, ne sont pas inédits dans les hypers. Ceux-là en accolent depuis longtemps aux bouteilles de spiritueux, cosmétiques ou boîtes de capotes sans que personne ne s’en émeuve et la Voix du Nord rappelle qu’il y a dix ans, un supermarché lillois avait tenté l’expérience sur des pièces de bœuf avant de reconnaître une «maladresse». Mais dans le contexte actuel, on peut y voir, carrément, une violence.