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Dette

Cour des comptes : l’ardoise laissée au futur gouvernement, «un problème d’intérêt public»

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L’institution dirigée par Pierre Moscovici a présenté ce lundi 15 juillet son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques françaises. Elle juge ces dernières «inquiétantes» et appelle le prochain Premier ministre à choisir un chemin de rétablissement de leur équilibre.
La Cour des comptes, à Paris. (Denis Allard/Leextra)
publié le 15 juillet 2024 à 16h51

Voici un rapport que Bruno Le Maire ne devrait pas glisser dans son cartable en quittant son bureau du sixième étage de l’hôtel des ministres de Bercy. La lecture du dernier opus de la Cour des comptes a pu être désagréable à celui qui, en ces derniers moments de ministre de l’Economie et des Finances, n’a de cesse de vanter sa gestion. «En ce qui me concerne, j’ai fait le nécessaire pour rétablir l’équilibre des dépenses publiques», a-t-il par exemple répété ce lundi à la presse, s’appuyant sur les deux rapports produits, à sa demande par l’Inspection générale des finances rendus publics jeudi.

Sur quelque 150 pages, la Cour des comptes dresse un portrait au vitriol à la fois de la situation actuelle et des perspectives des finances publiques. Ces dernières «sont dans une situation inquiétante», assène l’institution indépendante. Inquiétante. Son premier président, Pierre Moscovici, martèle l’adjectif lors de la conférence de présentation du rapport, et bat implicitement en brèche l’autosatisfecit du ministre : «Nous avons pris dans la vue 10 points de plus que nos partenaires en termes de dette», par rapport à la période avant le Covid.

Le service de la dette, «la dépense publique la plus bête qui soit»

A l’attention du prochain gouvernement, l’ancien ministre socialiste explique que la réduction de la dette (à 110 % du PIB en 2023) et celle du déficit sont un «impératif» : «Je ne le dirai jamais assez, quitte à ce qu’on dise que la Cour crie dans le désert.» Cela vaut quelle que soit leur appartenance poli