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Dégringolade

Covid-19, crise des subprimes, krach de 1929… Les 5 pires chutes boursières depuis un siècle

Les places financières continuent de vaciller ce lundi 7 avril, après les annonces des droits de douane imposés au reste du monde par Donald Trump mercredi et leur entrée en vigueur depuis samedi. Retour sur les précédentes heures sombres de l’économie mondialisée.
A la Bourse de New York, le 25 août 2008. (Mario Tama/Getty Images. AFP)
publié le 7 avril 2025 à 14h36

Les marchés boursiers s’effondrent ce lundi 7 avril, affolés par les droits de douane les plus délirants que les Etats-Unis aient imposés depuis près d’un siècle et l’annonce vendredi 4 avril de la riposte chinoise. Pour les analystes, la baisse est «historique» et certains parlent même de «bain de sang» sur les places asiatiques et européennes. Du côté de la Bourse de Paris, cette chute efface en totalité les gains que le CAC 40 avait engrangés depuis le début de l’année 2025. Mais ce n’est pas la première fois que les Bourses dévissent sévèrement : depuis le début du XXe siècle, d’autres pertes majeures ont ébranlé l’économie mondiale. Libération fait le tour des krachs historiques.

La pandémie de Covid-19 en 2020

Le 12 mars 2020, au lendemain de la déclaration officielle par l’Organisation mondiale de la santé de la pandémie de Covid-19, les Bourses connaissent un jeudi noir : Paris (-12 %), Madrid (-14 %) et Milan (-17 %) subissent une chute majeure. A Londres (-11 %) et New York (-10 %), une telle baisse n’avait plus été vue depuis le krach d’octobre 1987. Les marchés souffrent encore les jours suivants. Le 16 mars, les indices américains décrochent de plus de 12 %. En découle un choc pétrolier majeur, lorsque la demande en hydrocarbures dégringole de manière incontrôlée alors même que la production augmente.

La crise des «subprimes» en 2008

Les conséquences de la crise des «subprimes» (crédits hypothécaires à risque) aux Etats-Unis se propagent aux marchés financiers mondiaux. De janvier à octobre 2008, les principaux indices boursiers chutent de 30 % à 50 % avec des pertes accentuées lors de plusieurs séances en octobre. La crise financière, qui culmine avec la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers en septembre, fait basculer les Etats-Unis dans la récession. La suite ? Des millions d’Américains perdent leur logement et les Etats sont contraints d’augmenter les impôts pour renflouer les bévues de la finance et éviter un cataclysme mondial. Avec, en prime, des promesses sur le mode «plus jamais ça».

L’éclatement de la bulle internet en 2000

La bulle spéculative autour des valeurs boursières liées à Internet et aux nouvelles technologies se dégonfle. Après un record à 5 048,62 points le 10 mars 2000, l’indice Nasdaq, qui regroupe les cent principaux ténors de l’informatique américaine, parmi lesquels Intel, Microsoft, Oracle, Dell et Yahoo, recule de 27 % durant les deux premières semaines d’avril et de 39,3 % sur un an. Cette chute se répercute sur tous les marchés liés à la «nouvelle économie».

Première chute de l’ère informatique en 1987

Le 19 octobre 1987, après un déficit commercial important et un relèvement des taux directeurs de la Bundesbank, le Dow Jones perd 22,6 % en une journée à Wall Street. Les autres places boursières s’effondrent également, mettant en lumière l’interdépendance des marchés financiers mondiaux. Il s’agit du premier krach de l’ère informatique, surnommé «lundi noir». Mais les indices rebondissent rapidement. Et deux ans plus tard, le Dow Jones revenait à ses niveaux d’avant-krach.

Le «jeudi noir» de 1929

L’effondrement des marchés boursiers en octobre 1929 a fait suite à l’explosion d’une bulle spéculative. Le 24 octobre, surnommé «jeudi noir», l’indice Dow Jones perd plus de 22 % en début de séance mais limite sa baisse à 2,1 % en clôture. Il replonge de 13 % le 28 octobre et de 12 % le 29. A son plus bas, au milieu de 1932, il avait perdu près de 90 % par rapport à ses niveaux d’avant le krach, et ce n’est qu’en 1954 qu’il parviendra à les dépasser à nouveau. Cette crise donne un coup de frein aux spéculations boursières et marque le début de la Grande Dépression aux Etats-Unis, ainsi qu’une crise économique mondiale.

Bonus : la crise des tulipes en 1637

C’est la crise mère de toutes les crises. La «tulipomanie» a été en Hollande la première bulle spéculative économique et financière de l’histoire moderne. La spéculation était fondée sur le commerce des bulbes de tulipe, considérés comme luxueux, dont les prix atteignirent des sommets, avant de s’effondrer. En 1637, la chute est aussi brutale que l’ascension avait été vive. Ceux qui avaient mis leur maison en gage contre un crédit (le collatéral d’aujourd’hui) sont ruinés. En 1642, après le krach, le prix de la tulipe n’est plus qu’au dixième de sa valeur, et cent ans plus tard à deux centièmes.