«Identité», «fierté», «souveraineté», «dignité»… Gabriel Attal n’a pas lésiné, pour démontrer qu’il défend les agriculteurs, sur les mots qui terminent en «té», histoire de ne pas laisser l’extrême droite s’en gargariser. Message général : haro sur une Europe du «laisser-faire», quand il faut privilégier la «protection et la souveraineté» des Français et de leurs agriculteurs. Pour commencer, le Premier ministre a posé des gestes symboliques, bardés de grands principes. Il compte d’abord inscrire l’objectif de «souveraineté alimentaire» dans la loi, sur la base d’«indicateurs clairs» – qui restent à inventer. Un pourcentage «clair» de légumes français dans nos assiettes ? L’ambition affichée va plus loin : «Souveraineté pour cultiver, pour récolter, nous alimenter.»
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Mieux encore, Gabriel Attal veut consacrer dans le code rural l’agriculture comme «intérêt fondamental de la nation». Même la mesure annoncée sur la viande de synthèse a un petit arrière-goût nationaliste, puisqu’il s’agit d’en modifier la dénomination car «elle ne correspond pas à notre conception de l’alimentation à la française». Sans oublier les étiquettes «origine France», apposées à mauvais escient, malgré – trahison – un «petit drapeau tricolore sur le poulet», l’exemple cité par Bruno Le Maire, qui a promis de très lourdes sanctions pour les faussaires de l’appellation.
Il est loin le président libéral de 2017
Le nœud des propos du Premier ministre visait surtout l’Europe, accus