Menu
Libération
Economie

Cuba : le geste ambigu de Joe Biden en faveur du secteur privé

Article réservé aux abonnés
Les PME non liées au régime communiste pourront ouvrir des comptes bancaires aux Etats-Unis et utiliser les plateformes américaines de paiement en ligne. Mais la mesure, qui ne devrait pas avoir un impact décisif sur l’activité des microentreprises, reste suspendue au résultat de la future présidentielle.
Le président américain Joe Biden, à Colleville-sur-Mer (Normandie) le 6 juin 2024. (Daniel Cole/AP)
publié le 7 juin 2024 à 8h17

En mai 2022, le président américain Joe Biden avait promis d’encourager la croissance du secteur privé à Cuba en soutenant les microentreprises. Sa première initiative dans ce sens intervient deux ans plus tard : les acteurs économiques non dépendants du régime communiste vont pouvoir accéder, sous conditions, au système bancaire américain.

Ouvrir un compte aux Etats-Unis et utiliser les plateformes de paiement en ligne devrait donc être possible pour les 11 000 «mipymes» recensées, ces «micro, petites et moyennes entreprises» privées qui ont entamé, en 2021, le monopole de l’Etat cubain sur une partie de l’activité économique, commerce et services essentiellement. Mais avant même sa mise en place, le fonctionnement de cette mesure, annoncée la semaine dernière par le département du Trésor américain (équivalent du ministère des Finances), soulève de nombreuses interrogations.

Accéder à un système bancaire autre que celui de l’Etat cubain était une demande pressante du secteur privé cubain. Pour se développer ou tout simplement fonctionner, les mipymes ont besoin d’importer matériel et marchandises, puisque Cuba ne produit quasiment rien. Passer par une des banques nationales les empêchait de mener tout commerce avec les Etats-Unis, leur plus proche voisin, en raison de l’embargo économique en vigueur depuis 1962. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, a critiqué sur X (ex-Twitter) ces mesures, les qualifiant de «limitées» et visant «à créer des