Ejecté comme un vulgaire prestataire. Dimanche soir, à l’issue d’une réunion tardive, le PDG de Danone, Emmanuel Faber, a été brutalement congédié par le conseil d’administration du groupe agroalimentaire. «Avec effet immédiat», précise un communiqué très sec de l’entreprise, qui ne donne même pas la parole au viré. La loi d’airain des affaires : l’intéressé n’aura pas eu l’occasion de remercier, des trémolos dans la voix, les «collaborateurs» pour tout le travail, forcément formidable, accompli sous sa direction. Emmanuel Faber dirigeait Danone depuis 2014.
L’exercice de convenance est rempli par le conseil d’administration, qui se dit «convaincu de la nécessité d’allier un fort niveau de performance économique au respect du modèle unique d’entreprise à mission de Danone». En creux, on comprend dans cette phrase ce qui était reproché au patron de l’entreprise aux 100 000 salariés dans le monde, maison mère des yaourts Activia et Actimel et des eaux Evian et Volvic : la boîte ne produisait pas assez de cash pour ses gourmands actionnaires. En 2020, Danone a pourtant dégagé, sur un chiffre d’affaires de 23,6 milliards d’euros (en baisse de 1,5 % à cause du Covid-19), un résultat opérationnel de 3,3 milliards. Soit 14 % de marge. De quoi voir venir.
Depuis plusieurs mois, Emmanuel Faber était sous pression. La raison s’en