Un paradoxe bien français. Une grande partie de la production mondiale de lin se fait dans l’ouest et le nord de l’Hexagone, où le climat est particulièrement favorable à cette culture. Mais ensuite, cette fibre prend le chemin de l’Europe de l’Est ou le plus souvent de la Chine, pour être transformée en chemises, pantalons ou encore en linge de maison, avant de revenir en France pour être vendue. Le bilan carbone de la filière n’en est que plus édifiant.
Pour l’habillement et pour l’industrie
A proximité de Mulhouse, un industriel a toutefois essayé de casser cette logique. Pierre Schmitt est un ancien cadre dirigeant du géant du textile DMC, adepte de la délocalisation à haute dose dans les années 80. Marqué par cette période, il décide de voler de ses propres ailes en reprenant Velcorex, l’un des derniers fabricants français de velours. Militant affirmé du maintien de la production française, il décide en 2020 de se diversifier et rachète des machines à filer le lin basées en Hongrie et promises à un déménagement vers la Chine. Hasard ou coïncidence, ces équipements sont construits par l’industriel français SLB également installé dans l’est de la France. La stratégie suivie par Pierre Schmitt repose sur une analyse du marché du lin en pleine croissance, non seulement pour l’habillement mais aussi pour l’industrie : on peut fabriquer aussi bien des revêtements pour des sièges de voiture que des raquettes de tennis à partir de fibre de lin ensuite transformées en un matériau composite biosourcé. Quant au consomma