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Libération
Reportage

Dans les usines d’armement Arquus, en première ligne de «l’économie de guerre»

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Le groupe d’armement terrestre se tient prêt pour répondre à de nouvelles commandes venant d’Ukraine ou des pays de l’UE. «Libération» a pu visiter les sites de Garchizy et Limoges, produisant la partie motrice des «Griffon» et «Jaguar» de l’armée de terre et les transports de troupes blindés «Bastion».
Jeudi 20 mars 2025, un opérateur spécialisé de l'usine Arquus à Limoges peint un Bastion, un véhicule de transport militaire. (Denis Allard/Libération)
publié le 23 mars 2025 à 15h01
(mis à jour le 23 mars 2025 à 17h01)

Les usines d’armement ont le don du camouflage. Elles se cachent souvent en pleine campagne, dans cette «diagonale du vide» qui traverse la France du nord-est au sud-est. Le long de la Loire, à Garchizy (Nièvre), un enclos de murs entouré de champs et surmonté de rouleaux barbelés ceinture les 55 hectares et 60 000 m2 de bâtiments du site de production, de logistique et de maintenance de véhicules blindés d’Arquus. Le groupe d’armement terrestre y soude des cabines blindées pour divers engins militaires, y stocke leurs pièces de rechange, y «met à jour» les vieux VAB (véhicules de l’avant blindés) de l’armée française dont plusieurs centaines d’exemplaires ont repris du service en Ukraine.

A trois heures de route de là, l’usine de Limoges (Haute-Vienne), appartenant elle aussi à Arquus, est tout aussi furtive, bien qu’installée aux portes de la capitale limousine : elle se dissimule au creux d’un vallon, au bord de la Vienne, au cœur d’une emprise industrielle qu’elle partage avec Texelis, une autre entreprise du secteur. Seul un château d’eau siglé Arquus permet de flécher l’endroit, lui aussi classé «zone protégée» par le ministère de la Défense. Pas pour les petits oiseaux : on y fabrique les kits de mobilité (châssis, ponts et trains tout-terrain) pour la fine fleur des nouveaux véhicules blindés de l