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Enquête

D’Engie à Afalula : chute de Gérard Mestrallet, symbole d’un capitalisme à la française

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Personnalité emblématique des jeux de pouvoir et habitué des conseils d’administration des grosses boîtes, le premier président de l’Agence française pour le développement d’Al-Ula, en Arabie Saoudite, n’a pas été reconduit par Emmanuel Macron et le prince héritier à l’issue de son mandat.

Gérard Mestrallet, ex-président de Agence Française pour le Développement d’Al-Ula, à Paris, vendredi 7 juillet. (Denis Allard/Libération)
ParLaurent Léger
Grand reporter - Enquêtes
Publié le 07/07/2023 à 19h03

«Je me suis toujours dit : si ça tourne mal, je deviens fermier.» Gérard Mestrallet se faisait philosophe et se voyait retourner élever ses vaches devant un journaliste de l’Echo, en Belgique, un jour de mai 2018. Il quittait à ce moment-là la présidence du conseil d’administration du groupe Engie (ex-GDF Suez), l’un des géants mondiaux de l’énergie (93,9 milliards de chiffre d’affaires en 2022). Deux mois plus tard, le 5 juillet, il était nommé président de l’Agence française pour le développement d’Al-Ula (Afalula) pour cinq ans. Un mandat renouvelable une fois. Contrairement à ses prédictions, il n’avait alors pas eu le temps de profiter de sa maison normande.

Ce sera peut-être le cas dans les semaines à venir. Cinq ans ont passé et Mestrallet n’a finalement pas été reconduit. Adieu le projet pharaonique de développement du tourisme et de la culture dans la lointaine région désertique d’Al-Ula, en Arabie Saoudite. Oubliés les forts enjeux diplomatiques attachés à la mission : resserrer les liens entre la Franc