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Dépense publique : la baisse des recettes est la principale cause du dérapage de 2024

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La dette publique a nettement augmenté sous Macron, principalement à cause de la pandémie de Covid-19, mais également des baisses d’impôts accordées aux entreprises et aux plus aisés.

(Alice Clair, Savinien de Rivet)
ParSavinien de Rivet
Journaliste - Infographie
Alice Clair
Journaliste - Infographie
Publié le 29/08/2025 à 14h56

Le déficit public est-il, comme l’a annoncé Bayrou dans son discours du lundi 25 août, une affaire d’extrême urgence ? Y a-t-il un risque de chaos, le dérapage est-il réellement incontrôlé ? Une plongée dans les chiffres, permet d’apporter plusieurs éléments de réponses.

Tout d’abord, le déficit est effectivement élevé depuis la crise Covid. En 2020, il a grimpé jusqu’à 9,2 % du PIB. Ce qui se justifiait parfaitement à l’époque du confinement et du chômage partiel pour soutenir l’économie et éviter un effondrement, mais qui n’est plus le cas à présent. En 2024, le déficit s’élevait ainsi à 5,8 % du PIB.

Lorsqu’on observe le détail entre les dépenses et les recettes publiques (1), on s’aperçoit qu’à la différence de 2020-2021, le déficit actuel n’est pas dû à une hausse des dépenses mais à une baisse des recettes.

En 2024, la part de dépenses publiques dans le PIB a baissé par rapport à la moyenne 2009-2019. En revanche, les recettes ont marqué le pas. Si ces dernières étaient restées en part de PIB au niveau de 2017, le déficit de 2024 aurait été réduit de moitié. Ce sont en grande partie les baisses d’impôts décidées depuis 2017, principalement en direction des entreprises et des plus aisés (flat tax sur les plus-values, suppression de l’ISF, baisse de l’impôt sur les sociétés, suppression de la taxe d’habitation pour les plus riches…), qui ont diminué les rentrées fiscales.

Des charges de la dette relativement faibles en comparaison historique

La conséquence de ces déficits a été le gonflement de la dette publique depuis 2017, qui s’élève