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La tendance qui ringardise les soldes : dépenser moins et mieux en précommande

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Jusqu’au 6 février, les commerçants attireront tant bien que mal des Français sollicités tout au long de l’année par des promotions. A l’opposé de ce système, des marques construisent leurs modèles économiques sur la production à la précommande, évitant les stocks et les ventes à pertes.
Patine, studio-atelier parisien créé en 2017, propose aux clients de précommander les pièces, produisant sans surplus. (Patine)
par Mina Peltier
publié le 10 janvier 2024 à 17h18

Premier jour et la plupart cassent déjà leur prix de moitié. Zara, Mango, H&M, Uniqlo, Stradivarius… Ces grands de la fast fashion abreuvent les consommateurs de nouvelles collections toutes les semaines. Les soldes, qui débutent ce mercredi 10 janvier jusqu’au 6 février, sont la seule occasion pour les professionnels de l’habillement de vendre à perte leurs stocks. Avec un chiffre d’affaires tutoyant les 33 milliards d’euros en 2023, le monde du vêtement subit les dégâts de l’actuelle inflation historique.

Pour Franck Lehuédé, directeur d’étude au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), c’est clair : le secteur a changé en moins de dix ans. Ventes privées, Black Friday, déstockage… Les soldes sont «nettement moins attendues» : leur intérêt s’est «délité». L’inflation recentrerait les consommateurs à des «dépenses contraintes, explique Franck Lehuédé, comme l’alimentation ou l’énergie, au détriment des vêtements». Ils représentent aujourd’hui 2,4 % du budget annuel d’après l’Insee, un recul de huit points en cinq ans.

Pour «naviguer dans un système toujours en promotions», des marques comme celle de Charlotte Dereux se sont construites à l’opposé total du système d’hyperconsommation : chez Patine, stu