Notre monde d’abondance énergétique est révolu depuis le 24 février 2022, jour où Vladimir Poutine a lancé ses colonnes blindées contre l’Ukraine. «Outre l’effroi de la guerre», une autre peur a resurgi, celle de «manquer de gaz et d’électricité, d’éclairage la nuit et de chauffage l’hiver…» écrit Erwan Benezet en ouverture de son nouvel essai, le Grand Bazar de l’énergie. Un livre où notre confrère spécialiste du sujet au Parisien et déjà auteur de Nucléaire, une catastrophe française (Fayard, 2018), essaie de donner aux lecteurs toutes les clés de compréhension de cette nouvelle ère qui a vu l’électricité devenir l’or vert du XXIe siècle. Et qui, on l’espère, scellera la fin de cette «civilisation du pétrole» qui a lancé le compte à rebours menaçant de la bombe climatique.
Comme nous, Erwan Benezet a vu défiler sur son écran les images des troupes de Poutine prenant le contrôle de la tristement célèbre centrale nucléaire de Tchernobyl et fondre sur celle de Zaporijia : «A cet instant, plus aucun doute n’est permis. Cette guerre est aussi une guerre de l’énergie»,