C’est un partenariat qui ne passe pas. Alors que la Société des grands magasins (SGM) – qui exploite le BHV à Paris et plusieurs Galeries Lafayette en province – a dévoilé une alliance avec la marque chinoise Shein, temple de l’ultra-fast fashion, des salariés feront grève vendredi 10 octobre pour demander «l’arrêt immédiat» de cette collaboration.
«Cette action avait été décidée à l’issue d’une première mobilisation le 4 juillet, explique à Libération un porte-parole de l’union syndicale CGT commerce et services de Paris. Si l’implantation de Shein a accentué les inquiétudes et le mécontentement des salariés vis-à-vis de la stratégie du propriétaire, leurs revendications concernent l’ensemble de la situation économique et sociale dans laquelle se trouve aujourd’hui le BHV.»
De fait, le grand magasin était déjà dans la tourmente auprès de ses fournisseurs, qui dénoncent des impayés à répétition. Ainsi, un rassemblement est prévu à 15 heures devant le grand magasin, à Paris dans le IVe arrondissement, en présence de Nicolas Bonnet Oulaldj, adjoint à la maire de Paris en charge du commerce.
Colère
Shein, qui ne vendait jusqu’à présent en France qu’en ligne ou via des boutiques éphémères, doit s’installer au sixième étage du BHV. En tout, la marque devrait installer six magasins physiques dans l’Hexagone. Une annonce qui a suscité un tollé chez les détracteurs de l’enseigne, connue pour ses dérives sociales et environnementales.
La Caisse des dépôts avait déjà dit au lendemain de l’annonce ne «pas cautionner» l’alliance entre Shein et la SGM. De son côté, la Banque des territoires a décidé de rompre les discussions en cours avec l’exploitant, la SGM, qui souhaite racheter les murs du BHV. Enfin, plusieurs marques, comme les chaussures Odaje, le prêt à porter American Vintage ou les produits de beauté Aime ont annoncé leur départ du grand magasin.