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Smicardisation

Dispenses de cotisations des employeurs sur les bas salaires : «Une surconcentration des emplois là où les exonérations sont les plus fortes»

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Antoine Bozio et Etienne Wasmer, économistes missionnés par le gouvernement pour étudier les effets des exonérations sociales patronales sur les bas salaires, ont fait un premier point d’étape, en attendant leurs propositions fin juin. Premier constat, une surconcentration des salaires entre 1 et 1,6 smic, là où les exonérations sont les plus fortes.
Lors d'une journée de manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 15 mars 2023. (FIORA GARENZI/Hans Lucas via AFP)
publié le 26 avril 2024 à 6h44

Ce n’est pas encore l’heure des propositions, mais celle des premières constatations sur les effets des exonérations de cotisations sociales patronales sur les bas salaires. Une politique publique menée en France depuis trente ans avec des effets multiples sur les niveaux de salaires, sur les créations d’emploi, sur les qualifications, et qui peuvent varier dans le temps, en fonction du contexte économique par exemple. Une politique qui fait de plus en plus débat, soupçonnée d’entraîner la «smicardisation» de la France, de créer des trappes en tous genres en écrasant les rémunérations des salariés. Pour essayer de démêler ce sujet ultra-complexe, de réfléchir à «l’articulation entre les salaires, le coût du travail et la prime d’activité», deux économistes ont été missionnés en novembre par la Première ministre d’alors, Elisabeth Borne.

Antoine Bozio, le directeur de l’Institut des politiques publiques et professeur à l’Ecole d’économie de Paris, et Etienne Wasmer, professeur d’économie à New York University à Abu Dhabi et professeur associé à Sciences-Po, ont passé en revue la littérature scientifique existante – qui fait apparaître une absence de consensus entre les chercheurs et auditionné une cinquantaine d’économistes, de membres des administrations ou de l’industrie. Avant de remettre leur rapport fin j