Comment stopper une prise de tête gouvernementale à moindres frais ? Depuis une semaine, la cession par le laboratoire français Sanofi de sa filiale Opella, productrice notamment du Doliprane, est devenue le feuilleton de l’automne. Et pour cause, ce médicament antidouleur est l’un des plus consommés en France avec 450 millions de boîtes écoulées chaque année. Sa vente prévue au fonds d’investissement américain CD & R prend à contre-pied le discours ambiant sur la reconquête de la souveraineté médicale. Laquelle a regagné ses lettres de noblesse après la crise sanitaire et les difficultés d’approvisionnement pour certains médicaments… dont le Doliprane. Emmanuel Macron n’avait-il pas vanté haut et fort le retour de la «sécurité sanitaire» et de la chaîne de production du Doliprane en France lors d’une visite en grande pompe chez Sanofi pendant la pandémie en juin 2020 ?
Michel Barnier opte pour une solution médiane
L’exécutif s’est donc retrouvé devant une équation complexe : tenter d’interdire purement et simplement la vente aurait été dangereux politiquement, avec un mauvais signal pour l’attractivité française et juridiquement risqué. Le Doliprane et les autres médicaments sans ordonnance d’Opella ne sont pas vraiment des actifs stratégiques au sens où l’entend le décret qui réglemente les investisse