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Accord

Doliprane : Sanofi confirme «finaliser» les discussions avec le fonds américain

Sanofi finalise les discussions avec le fonds américain CD & R malgré l’offre améliorée proposée par un concurrent français, a confirmé la présidente de Sanofi France dans un entretien samedi au Courrier Picard. Le directeur général de BpiFrance se dit prêt à entrer dans le capital d’Opella, mais Sanofi se montre réticent.
Piquet de grève sur le site de Sanofi Compiègne, le 17 octobre. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
publié le 19 octobre 2024 à 10h24

Sanofi ne fera pas machine arrière. La présidente France de l’entreprise, Audrey Duval a confirmé dans le Courrier Picard samedi «finaliser» les discussions avec le fonds américain CD & R pour la vente de la branche fabriquant son médicament phare, le Doliprane. «A l’issue d’un processus classique, un partenaire a été identifié voici dix jours. Nous sommes en train de finaliser les discussions avec lui. C’est un projet de croissance», a déclaré Audrey Duval, interrogée sur l’offre améliorée annoncée jeudi par le fonds français PAI pour le rachat de sa filiale Opella. Jeudi soir, le géant pharmaceutique français s’était déjà dit «étonné» de cette offre hors «des délais», rappelant son choix de la semaine précédente.

Sanofi a annoncé le 11 octobre négocier avec le fonds d’investissement américain CD & R afin de lui céder potentiellement 50 % d’Opella, sa filiale qui abrite une centaine de marques de produits sans ordonnance dans le monde, dont le Doliprane.

Ce projet stratégique, nouvel exemple du recentrage de la «Big Pharma» sur l’innovation, a rapidement pris une tournure politique vu notamment la popularité du médicament utilisé pour soulager la douleur et la fièvre au sein de la société française.

Interrogé par La Tribune dimanche sur la présence de BpiFrance au capital d’Opella, Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique d’investissement s’est dit «d’accord pour aller avec le vainqueur de l’enchère», dans une interview publiée ce 20 octobre. Il y souligne la légitimité de Bpifrance à devenir coactionnaire, au vu de ses investissements dans la santé et surtout dans le chimiste Seqens (qui fait construire une usine de paracétamol, principe actif du Doliprane, en Isère). Il met ainsi en avant ses ambitions dans le secteur, notamment le projet d’investir 10 milliards d’euros dans la santé «dans les années à venir». S’il investit dans Sanofi, le directeur général de BpiFrance demande «une présence au conseil» d’administration, comme dans «tous [leurs] investissements».

Mais Sanofi se montre réticent à l’entrée de BpiFrance au capital d’Opella. «Ce n’est pas notre préférence», avait reconnu jeudi la présidente de Sanofi France Audrey Duval, interrogée sur le sujet au micro de RTL. «Tous les sujets sont sur la table […] Mais l’option la plus efficace, ce sont les engagements que l’on va prendre» pour garantir l’ «ancrage français» de la société, avait également déclaré le président du conseil d’administration de Sanofi, Frédéric Oudéa, questionné sur cette même hypothèse.

Mise à jour le 20 octobre à 12h15 avec les déclarations de Nicolas Dufourcq